Intervention de Marie-Agnès Labarre

Réunion du 11 octobre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 6 suite

Photo de Marie-Agnès LabarreMarie-Agnès Labarre :

La pénibilité du métier de jardinier ou de jardinier-gardien est évidente. Ces professionnels commencent généralement leur carrière de bonne heure. Celle-ci est souvent hachée, en raison de la difficulté de trouver un emploi stable. Les jardiniers et les jardiniers-gardiens seront donc particulièrement pénalisés par le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans. Ils sont déjà, en général, obligés de travailler plus longtemps pour cotiser pleinement et s’assurer une pension de retraite qui leur permette à peine de finir leurs jours dans la dignité.

Cette situation est d’autant plus inacceptable qu’arrivés à un certain âge ils n’ont plus la force ni l’endurance physique de continuer à assurer leurs tâches. En effet, se tenant en position debout la plupart du temps, multipliant les déplacements et les allers-retours, répétant sans cesse des gestes mécaniques, ils se fatiguent de plus en plus vite. À un âge où il est difficile de repartir de zéro pour se former à un autre métier moins pénible, ils se voient contraints de continuer, au détriment de leur santé, d’autant que vous refusez toujours de prendre en compte, dans le calcul des droits à la retraite, les périodes d’études, de formation et de stages.

Je voudrais profiter de cette occasion, monsieur le ministre, pour vous faire passer un message.

En défense de l’article 6 de ce projet de loi, vous avez, une nouvelle fois, dénoncé tout transfert de dettes aux générations futures, osant dire que si cet article n’était pas adopté, les jeunes en pâtiraient lourdement. Curieux argument, de la part d’un membre d’un gouvernement qui a précisément fait le choix de supprimer l’avantage fiscal destiné aux jeunes mariés !

L’argument du transfert de charges à la jeunesse ne prend plus ! Avec le siphonage du Fonds de réserve pour les retraites, d’ailleurs dénoncé par les députés du groupe UMP, vous repoussez à demain le traitement de la question de la dette sociale. Les jeunes qui se mobilisent de plus en plus contre votre réforme l’ont bien compris. Tout le monde le sait, en 2018, il manquera plusieurs milliards d’euros, du fait, en grande partie, de la crise. Ce sont les jeunes qui devront combler ce trou, creusé par un système où la finance l’emporte toujours sur l’humain.

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