Intervention de Annie David

Réunion du 11 octobre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 6 suite, amendement 707

Photo de Annie DavidAnnie David :

Mon intervention vaudra également explication de vote sur l’amendement n° 707.

Si nous avons décliné l’ensemble de ces amendements, monsieur Gautier, ce n’est pas pour faire traîner les débats, mais parce que la réforme que vous approuvez met à mal un acquis social fort : la retraite à 60 ans et l’accès à une pension sans décote à 65 ans.

C’était un acquis du monde du travail, issu de luttes importantes de femmes et d’hommes qui, arrivés à l’âge de 60 ans, souhaitaient pouvoir partir à la retraite en étant encore en bonne santé. Ils souhaitaient, après avoir donné un long temps de leur vie au travail, profiter pendant quelques années d’une retraite qui leur permettraient de s’occuper de leurs petits-enfants, de s’investir auprès d’associations ou dans une autre activité.

Si nous avons décidé, à l’article 6, de décliner à nouveau l’ensemble de ces conventions, c’est pour relayer ici la voix de ces femmes et de ces hommes qui vous font savoir dans la rue, et ils le feront encore demain de manière très importante, qu’ils ne sont pas d’accord avec votre réforme injuste. Oui, votre réforme est injuste, car vous leur demandez de contribuer, à hauteur de 85 %, au financement d’un déficit qui n’est pas de leur fait, qui résulte de votre politique libérale d’exonération de cotisations patronales.

Ces femmes et ces hommes, vous ne les entendez pas. C’est pourquoi notre groupe a décidé de porter dans cette enceinte ces millions de voix qui vous disent : monsieur le ministre, vous ne pouvez pas, d’un revers de main, rayer un droit fondamental auquel nous sommes attachés.

C’est d’autant plus inacceptable que la retraite à 60 ans ne présente aucun caractère obligatoire. Celles et ceux qui le souhaitent, parce que leur travail le leur permet, parce qu’ils se sentent bien, peuvent aujourd’hui continuer à travailler jusqu’à 67 ans. Demain, cet âge limite sera lui aussi reporté de deux ans, et passera donc à 69 ans.

Vous ne supprimez pas cette possibilité. Celles et ceux qui veulent continuer à travailler au-delà de l’âge légal pourront le faire, tant mieux pour eux. En revanche, monsieur le ministre, il faut entendre les voix de celles et de ceux qui ne peuvent plus travailler au-delà de 60 ans, parce qu’ils sont usés par leur travail. C’est pourquoi nous déclinons dans cette enceinte l’ensemble des conventions professionnelles.

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