Intervention de Guy Fischer

Réunion du 11 octobre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 6 suite, amendement 714

Photo de Guy FischerGuy Fischer :

Cet amendement a pour objet de jeter un coup de projecteur sur les salariés au sol des entreprises de transport aérien, qui sont, comme chacun sait, les chevilles ouvrières des aéroports. Sans eux, aucun avion ne peut décoller dans de bonnes conditions.

Reporter à 67 ans la possibilité de partir à la retraite tout en percevant une pension à taux plein pour cette catégorie de personnel revient à accroître les facteurs de risques pour le matériel comme pour les hommes, dont les responsabilités sont très importantes.

La reconnaissance de la pénibilité au travail ne se limite pas à accorder des avantages spéciaux aux salariés exposés à des conditions de travail pénibles et condamnés, de fait, à une retraite moins longue en raison d’une espérance de vie plus faible.

Reconnaître le droit de partir à la retraite à 60 ans consiste aussi à octroyer des avantages aux salariés dont l’état de santé est plus dégradé au moment où ils prennent leur retraite.

Or la pénibilité physique du travail du personnel au sol dans les aéroports est bien réelle. Elle résulte de l’intensification et de l’augmentation de la charge de travail dues au manque d’effectifs, de l’accélération des cadences, des horaires décalés – le travail de nuit ou le dimanche – perturbant la vie personnelle, du travail posté, des horaires alternés, de l’intégration au sein d’une grande équipe, de repos différés voire supprimés. À cette liste déjà longue s’ajoutent un environnement sonore bruyant, le port de charges lourdes, la manipulation de produits toxiques et l’exposition à des substances toxiques émises par les moteurs d’avions.

À eux seuls, ces aspects physiques justifient le droit de ces salariés à ne pas être concernés par les dispositions de l’article 6 du présent projet de loi. La remise en cause de ce droit et le déni de leur vie quotidienne professionnelle peut, à terme, avoir de graves conséquences sur la prise en charge des avions, porter préjudice à la sécurité dans l’ensemble de ce secteur d’activité et, enfin, décourager le travail en équipe.

Le relèvement de l’âge de départ à la retraite sans décote pour ces personnels au sol cristallise, selon nous, l’injustice de ce projet de loi, qui ne tient aucun compte de la réalité du travail dans notre pays.

Pour ces raisons et afin de sauvegarder le droit de chacun à la retraite à 60 ans, je vous invite, mes chers collègues, à voter l’amendement n° 714.

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