Intervention de Christiane Demontès

Réunion du 11 octobre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 6 suite

Photo de Christiane DemontèsChristiane Demontès :

Cet amendement tend à remplacer dans le code de la sécurité sociale les mots : « d’un âge déterminé » par les mots : « de l’âge de 60 ans ».

Vous le savez, mes chers collègues, cet article fait passer la retraite à taux plein sans décote à 67 ans, mais en se fondant sur l’âge légal qui, de par l’article 5, est reculé de 60 à 62 ans.

Nous le répétons ici : le maintien de l’âge légal de départ à 60 ans constitue une garantie pour ceux qui ont atteint leur durée de cotisation ; c’est une protection pour les salariés usés par le travail – je ne reviendrai pas sur la série d’amendements qui ont été présentés par nos collègues du groupe CRC-SPG – et qui souhaitent partir, ce qui doit être une liberté laissée à tous les Français. Sa remise en cause est donc une très grande injustice.

Nous l’avons déjà dit, mais il est manifestement nécessaire de le répéter, à 60 ans, un ouvrier et un cadre ont une différence d’espérance de vie de sept ans. L’âge légal de départ en retraite est celui auquel les salariés peuvent faire valoir leurs droits et liquider leur pension en fonction de ces derniers.

À 60 ans, 72 % des hommes et 60 % des femmes peuvent liquider leur retraite à taux plein. Les salariés ayant commencé à travailler jeunes arrivent à l’âge de 60 ans en disposant souvent de droits acquis supérieurs à ceux qui sont nécessaires : le dispositif « carrières longues », la seule avancée de la loi de 2003, a été considérablement restreint depuis lors.

Le maintien de l’âge légal qui ouvre droit à la retraite à 60 ans constitue, pour les socialistes, une exigence.

Relever cet âge de départ à la retraite constituerait une double injustice. Une telle mesure reviendrait, en effet, à faire payer la retraite des cadres par les ouvriers – j’y insiste –, puisque, pour ceux qui ont commencé à travailler tard et qui sont diplômés, ce que nous ne leur reprochons pas d'ailleurs, le relèvement de l’âge légal n’aura aucun impact, alors que, pour les autres, il impliquera des années de travail supplémentaires.

Par ailleurs, je le répète, cette mesure reviendrait à faire abstraction de l’inégalité d’espérance de vie à 60 ans entre les ouvriers et les cadres.

Les socialistes proposent, sur la base de droits garantis pour tous, dont participe le maintien à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite, d’aller vers une retraite choisie, adaptée aux besoins et aux souhaits de chacun.

La création d’un compte-temps pour les nouvelles générations permettra de décloisonner les trois périodes de la vie : le temps de la formation, celui du travail et celui de la retraite. Je le répète, le temps de la formation se mélange parfois avec celui du travail. Ce dernier doit comporter des moments de formation. Quant à la retraite, elle est non pas une période où l’on ne fait rien, comme je l’ai déjà souligné lors d’une précédente intervention, mais un temps où l’on s’investit au service des autres.

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