Intervention de Marc Daunis

Réunion du 11 octobre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 6 suite

Photo de Marc DaunisMarc Daunis :

… avec la même raideur et le même refus de reconnaître l’évidence. Nous avons eu quasiment des éléments de langage ! Je m’en tiendrai néanmoins au fond plutôt qu’à la forme caricaturale de votre intervention.

Mon premier point portera sur la retraite par répartition. En reprenant les différentes interventions qui ont été prononcées, y compris celle de M. Longuet, je crois y déceler une erreur fondamentale de raisonnement : la capitalisation est une démarche individuelle ; en revanche, la retraite par répartition, elle, s’appuie sur une démarche collective !

Pour justifier cette réforme, vous ne pouvez pas vous contenter d’affirmer que le nombre des actifs diminue par rapport à celui des retraités. Il faut introduire d’autres éléments, prendre en compte la richesse qui est créée collectivement aujourd’hui par les actifs et se demander si elle est susceptible de financer les pensions de retraite correspondantes.

Vous faites preuve, en ce qui concerne le mode de production, d’un archaïsme étonnant : vous n’introduisez pas dans votre raisonnement la mécanisation, l’augmentation de la productivité individuelle, ce qui fait que vous ne prenez pas en compte la richesse globale créée par les salariés, que ce soit dans une ponction du capital ou ailleurs.

À ce propos, je n’évoquerai pas uniquement les salaires. Mon deuxième point portera sur la répartition capital-travail, qui était un élément important de l’argumentaire que vous avez développé tout à l’heure.

Il est vrai que ce débat n’est pas tranché entre les économistes. Néanmoins, tous s’accordent pour considérer que le rapport de la masse salariale à la plus-value est tendanciellement en baisse depuis vingt à trente ans. D’ailleurs, ce qui nous intéresse, c’est l’évolution de la part des salaires dans la richesse nationale.

Monsieur le ministre, pouvez-vous me dire si les chiffres que je vais énoncer sont vrais ou faux ? En 1982, la part des salaires dans la richesse nationale représentait 66, 5 %. En 2002, elle n’est plus que de 57, 2 %.

Mieux, la Commission européenne, une instance que l’on ne peut pas qualifier d’ultragauchiste sur ces questions

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