Intervention de Didier Guillaume

Réunion du 11 octobre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 6 suite, amendements 120 60

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

L’objet de cet amendement s’inscrit totalement dans la logique de l'article 6. Il a toute sa cohérence et tout son sens.

Nos propositions sont rationnelles, chiffrées et financées ; elles vont dans le sens d’une plus grande justice sociale et d’une plus grande équité. L'article 6, qui fait passer de 65 à 67 ans la retraite à taux plein, et l'article 5, qui porte l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans, forment un seul et même dispositif et sont le fruit d’un raisonnement global.

Je me permets d’insister de nouveau. Aujourd'hui, une grande partie de nos concitoyens âgés de 45 ans ou plus se voient opposer qu’ils sont trop vieux pour travailler : faut-il rappeler que près de 500 000 des Français de plus de 55 ans sont au chômage ? Comment leur dire que non seulement ils ne pourront pas partir à la retraite à 60 ans, mais qu’en plus, pour bénéficier de la pension à taux plein, il leur faudra attendre 67 ans, ce qui représente pour eux deux années supplémentaires de difficultés, d’angoisse, de malaise, de déprime, de galère ? Car la réalité est celle-là !

Nous nous battons sur ce sujet, car, une fois de plus, cette loi touchera les mêmes, les plus faibles, ceux qui sont le plus en difficultés, qui appartiennent aux classes sociales les plus pauvres. En d’autres termes, on exonère ceux qui ont les moyens et on fait payer ceux qui n’en ont pas, en les taxant une seconde fois !

Il est essentiel de percevoir une retraite à taux plein à 65 ans. Pour les seniors en effet, pour ceux qui n’ont pas de travail après 55 ans, il est absurde de procéder à un tel report.

L'amendement n° 120 vise donc à rétablir l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans et à revenir sur ce qui constitue le cœur de la réforme. Vous avez tenté d’expliquer qu’aucune autre réforme n’était possible. Les sondages le montrent : les Français ne partagent pas votre opinion. Oui, il faut réformer les retraites, mais pas dans les conditions que vous proposez, pas en vous acharnant toujours sur les mêmes.

Les nombreux amendements présentés par le groupe CRC-SPG ont eu l’intérêt de montrer, catégorie après catégorie, que des Françaises et des Français souffraient, exerçaient des métiers pénibles, terminaient démolis, cassés, détériorés à la fois sur les plans physique et psychologique.

Si vous ne voulez pas prendre en compte cette réalité, c’est bien la preuve que vous n’êtes pas en phase avec notre société, avec la vie de nos concitoyens, cette France qui se lève tôt.

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