Intervention de Jean-Pierre Caffet

Réunion du 11 octobre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 6 suite, amendement 592

Photo de Jean-Pierre CaffetJean-Pierre Caffet :

Depuis le début de ce débat, mardi dernier, nous essayons de faire valoir une autre logique de réforme, une logique qui ne soit pas seulement comptable et financière.

Nous avons, à de nombreuses reprises, exposé nos orientations et nos propositions sur la réforme des retraites. Force m’est de constater que c’est en vain, compte tenu de notre position minoritaire dans cet hémicycle mais aussi de l’obstination du Gouvernement et de son refus d’écouter tous les arguments.

Pour autant, nous ne sommes pas dans une logique du tout ou rien. Ce qui peut améliorer cette réforme, nous y sommes favorables.

La preuve en est que, dans la nuit de vendredi à samedi, nous avons adopté un amendement présenté par le Gouvernement sur les parents d’enfant handicapé. Non pas parce que nous trouvions cet amendement particulièrement génial mais parce qu’il revenait – ne serait-ce que de manière partielle – sur une situation particulièrement injuste faite à ces parents d’enfant handicapé et qu’il apportait une disposition pérenne.

C’est ainsi que nous nous sommes abstenus sur l’amendement du Gouvernement qui portait sur l’âge du départ à la retraite des femmes. Même s’il posait un certain nombre de conditions, nous considérions qu’il représentait un tout petit pas en avant puisqu’il ne concernait que les femmes nées entre 1951 et 1956 et n’instaurait pas une mesure pérenne.

C’est dans cette même logique que nous abordons ces amendements. Je ne comprends pas pourquoi, après les avoir défendus, M. About les retire aujourd’hui. Si ceux-ci ne règlent évidemment pas le problème des retraites, ils vont dans le bon sens.

Ainsi, l'amendement n° 592 rectifié ter vise à repousser de 2023 à 2029 l’échéance du passage de 65 à 67 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein, reprenant le même dispositif que nos voisins allemands.

On ne peut qu’être d’accord avec l’argumentation développée dans l’exposé des motifs, que je me contenterai de relire pour ne pas m’exposer au risque d’interpréter la pensée de M. About : « Cet amendement vise ainsi à prendre en compte la situation des personnes ayant connu de longues périodes de chômage ou étant au chômage au moment du départ à la retraite, qui seront gravement pénalisées par un relèvement trop rapide à 67 ans. D’après la CNAV, en effet, en 2009, 85 % des assurés, dont deux tiers sont des femmes, qui ont liquidé leur pension à 65 ans pour raison d’âge étaient sans emploi au moment de la liquidation. Cette situation de chômage avant 65 ans durait par ailleurs depuis onze ans en moyenne. »

Comment ne pas reconnaître le bien-fondé de cette argumentation ? Comment ne pas reconnaître la pénalisation extrêmement violente qui est faite aux femmes dans les dispositions du Gouvernement ? Comment, mes chers collègues, y compris sur les travées de l’UMP, ne pas adopter cet amendement que nous voulons maintenir ?

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