Intervention de David Assouline

Réunion du 11 octobre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 6 suite

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

Cet amendement, qui vise à atténuer en fait la brutalité d’application de la réforme, nous renvoie au débat sur lequel il y a eu des instrumentalisations et des faux procès. Je voudrais y revenir.

Tout d’abord, le FMI, bien entendu, n’a pas à dicter les débats du Sénat français. Mais quand on veut faire référence à un rapport dans lequel il est précisé qu’il ne peut en aucun cas être imputé à l’institution elle-même – c’est l’un des multiples rapports émanant des analyses de tel ou tel département du FMI –, alors on le fait jusqu’au bout, ne serait-ce que pour ne pas figurer dans les « bobards » que dénonçait Libération ce matin.

En lisant le rapport jusqu’au bout, on pouvait lire que la mesure de recul de l’âge ouvrant droit au taux plein était envisageable, mais pour les deux décennies à venir. Or cette mesure d’âge est mise en application avec brutalité, entre 2011 et 2016, autrement dit tout de suite ! Ce n’est pas la même chose ! L’amendement de M. About mettait donc le doigt sur cette brutalité qui n’existe nulle part ailleurs.

On nous donne en exemple l’Allemagne, mais, dans ce pays, l’échéance est pour 2027. Dans les deux décennies à venir, cela nous mène à 2030 : pourquoi choisir 2016 pour l’application de cette mesure d’âge ?

Tout l’esprit de la réforme se trouve dans cette brutalité : il n’y a pas de négociation, l’application est précipitée, la recherche de financements, que l’on ne trouve pas, se fait également dans la brutalité et la précipitation !

Monsieur Woerth, comme je suis têtu, je remarque qu’à ma question de tout à l’heure, posée un certain nombre de fois dans cet hémicycle, vous n’avez toujours pas répondu : à quoi correspondent les 15 milliards d’euros que vous ne trouvez pas et qui sont appelés « contributions de l’État » dans le tableau de financement diffusé à la conférence de presse que vous avez organisée pour présenter votre projet de loi ?

Vous allez puiser cette somme dans le fonds de réserve des retraites, mais je ne comprends pas ce que vous ferez ensuite, à partir de 2012. Si vous ne voulez pas répondre, ce n’est forcément pas un oubli, c’est que vous cachez quelque chose aux Français !

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