Intervention de Samia Ghali

Réunion du 11 octobre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 6 suite

Photo de Samia GhaliSamia Ghali :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, permettez-moi d’être un peu plus terre à terre, de parler tout simplement de Marseille et d’expliquer ce qui s’y passe.

En ce moment, les conflits sociaux concernant le port, la raffinerie, les cantines scolaires ou bien d’autres lieux n’arrêtent pas de grandir de jour en jour. Et pourquoi ? Parce qu’un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté à Marseille. Un tiers de la population !

Dans les quartiers où je suis moi-même élue et maire de secteur, les 15e et 16e arrondissements, je peux vous dire qu’au quotidien on voit des gens souffrir : des jeunes, des moins jeunes et des seniors. Je crois que cela a été très bien dit par tous les orateurs. Nous voyons venir dans nos permanences bien des gens qui nous confient : « On souffre ».

Ce que je veux vous dire, monsieur le ministre, c’est que vous avez fait souffrir la France et que vous faites souffrir les Français. Il faut que ça s’arrête ! Vous avez enlevé tous les espoirs à ces seniors qui comptaient prendre leur retraite dans quelques mois et qui vont être obligés de travailler encore un peu plus.

Ils aspiraient au bonheur et au plaisir, car, on ne l’a pas assez dit, chacun a droit au bonheur, a droit au plaisir, au plaisir, tout simplement, de pouvoir s’occuper de ses petits-enfants et de profiter de sa retraite. Et, quand on s’occupe de ses petits-enfants, il y a bien sûr le plaisir qu’on peut éprouver à être auprès d’enfants, mais il y a aussi celui d’aider ses propres enfants, car il ne faut pas oublier les questions financières. Les salaires étant ce qu’ils sont aujourd’hui, on ne parle pas suffisamment de la souffrance, en particulier de la souffrance psychique qui use au quotidien les personnes et détruit des familles, des foyers. Il est important de le souligner.

Je pense donc à tous ces gens qui vont un peu plus souffrir et à qui vous dites : « Vous allez encore un peu plus souffrir, vous allez être encore un peu plus dans la détresse, ce n’est pas grave ! »

Je pense aussi aux jeunes, aux jeunes de banlieue – je n’aime pas trop ce mot –, à ces jeunes Français tout simplement, à qui vous ne donnez aucun espoir. Non seulement ils n’ont pas de boulot, souvent pas de formation mais en plus vous les empêchez de rêver car s’ils arrivent à avoir une retraite un jour, ce sera bien tard… Vous ne leur donnez donc aucun espoir et, de ce fait, vous les engager à continuer leurs activités dans l’économie souterraine ou parallèle. Je crois que cela représente un danger pour la France.

Le Gouvernement n’a pas besoin d’aller au Vatican…

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