Intervention de Robert Navarro

Réunion du 11 octobre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 6 suite

Photo de Robert NavarroRobert Navarro :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, avec le groupe socialiste, je voterai contre cet article qui, selon moi, détruit l’un des acquis majeurs conquis par les Français au XXe siècle.

Il est des votes qui grandissent ou qui abaissent les élus de la République. En participant à ces débats et en votant contre votre réforme, j’ai la prétention de croire que j’en ressortirai grandi auprès de mes concitoyens, monsieur le ministre !

Cela ne m’empêche pas de me poser un certain nombre de questions.

Ainsi, est-ce par calcul ou par idéologie que vous refusez d’entendre le cri de notre peuple ?

Est-ce par calcul que vous souhaitez ouvrir la boîte de Pandore, qui, dans quelques jours, si l’on continue de la sorte, mettra peut-être notre République en danger ?

Avez-vous bien mesuré la désespérance de nos concitoyens ?

Avez-vous au moins pris le pouls de notre pays ? La France est-elle donc en si bonne santé pour que vous osiez prendre un risque aussi considérable ?

J’espère que la sagesse de notre peuple saura nous éclairer. Je ne crois pas en effet ce Gouvernement assez sage pour nous conduire vers des rives plus apaisées.

Quand on vous écoute, monsieur le ministre, on a l’impression que la vie des salariés ressemble à un paradis grâce à l’augmentation de l’espérance de vie. C’est peut-être vrai pour une partie de vos administrés à Chantilly… et encore, certainement pas pour tous !

C’est faux lorsque l’on regarde l’explosion des maladies professionnelles ou l’augmentation exponentielle des suicides liés au travail dans l’ensemble de la France.

Jacques Brel, dans sa chanson hommage à Jean Jaurès, disait, en parlant de nos grands-parents : « Ils étaient usés à quinze ans. » Certes, aujourd’hui, cette usure n’apparaît que plus tard, après une entrée sur le marché du travail de plus en plus difficile et déstabilisante psychologiquement. Mais cette usure n’attend pas les 67 ans, monsieur le ministre !

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