Intervention de Odette Terrade

Réunion du 11 octobre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 6 suite

Photo de Odette TerradeOdette Terrade :

Vous prétendez que vos intentions sont louables et que votre réforme doit répondre aux objectifs posés par la crise. Pourtant, alors même que vos amis des marchés financiers sont les principaux responsables de cette crise, vous allez faire payer ses conséquences aux salariés et aux retraités de notre pays, aux femmes principalement, qui en subissent déjà de plein fouet les effets dans leur vie quotidienne.

Cet article, comme l’ensemble de votre réforme, vise à faire payer la crise par notre peuple ; c’est une honte ! Vous faites payer cher aux salariés une situation qui est loin d’être la plus difficile en Europe.

Dans cette affaire, les salariés, les précaires, les retraités, et surtout les femmes seront pratiquement les seuls à devoir faire des efforts. Ils paieront le plus lourd tribut, alors que le capital s’en sortira indemne.

Votre oreille, monsieur le ministre, doit sans doute sélectionner les sirènes de l’Europe selon le sens du vent, selon qu’elles encouragent votre politique de casse des acquis sociaux ou qu’elles contredisent au contraire vos volontés de libéralisation.

Nous réfutons cette logique, qui va à rebours des avancées de notre pays. Alors que l’espérance de vie progressait, l’âge de départ à la retraite fut toujours abaissé, ce qui constitua un formidable progrès social que vous souhaitez aujourd’hui briser sous le joug du « travailler toujours et encore plus ».

Vous allez transformer une bonne nouvelle, le fait de vivre mieux et plus longtemps, en regret pour nos concitoyens. Au vu de cet article, c’est à croire que la perspective de vivre mieux vous est insupportable et que vous ne retenez que l’idée selon laquelle nous devons tous travailler plus et consacrer exclusivement à cette fin le gain d’allongement de la durée de vie.

Avec les collègues de mon groupe, je n’aurai de cesse de m’opposer aux dispositions injustes prévues par cet article, ainsi que par tous ceux qui restent à discuter. En effet, contrairement à ce que vous souhaitez laisser entendre, monsieur le ministre, le débat n’est pas clos.

Plutôt que de chercher à nous aligner vers le bas avec nos pays voisins, soyons plutôt un exemple de progrès et d’avancées sociales pour toutes et tous.

C’est tout le contraire que vous nous proposez, et c’est bien pourquoi les membres de mon groupe et moi-même voterons contre cet article 6.

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