Intervention de Nicole Borvo Cohen-Seat

Réunion du 11 octobre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 6 suite

Photo de Nicole Borvo Cohen-SeatNicole Borvo Cohen-Seat :

Nos concitoyens veulent une réforme des retraites qui soit juste, monsieur le ministre. C’est la raison pour laquelle ils sont de plus en plus en colère, et qu’ils vous le font savoir en manifestant.

Tout au long de la discussion de cet article 6, comme lors de l’examen de l’article 5, vous avez montré le peu de cas que vous faisiez de la justice en matière de financement des retraites. Cette question étant centrale à vos yeux, il aurait été évidemment souhaitable d’en débattre. Or vous avez refusé toute discussion sur des propositions alternatives qui auraient pu permettre, en envisageant un autre financement des retraites, d’introduire un peu de justice. Rappelons qu’à l’heure actuelle votre réforme sera payée à 85 % par les salariés.

Vous avez fait fi des situations réelles de nos concitoyens. Vous évoquez bien entendu les déficits, la crise et la démographie, mais jamais les « vrais gens ». Nous avons essayé de vous expliquer quelle était la situation de ces personnes, mais il semble que vous n’en ayez cure.

De ceux qui se lèvent tôt ; ceux qui ont des métiers pénibles dont vous ne soupçonnez peut-être même pas l’existence ; ceux qui, bien avant 60 ans, sont rejetés du monde du travail ou sont dans l’incapacité de travailler parce qu’ils n’en peuvent plus ; ces femmes qui n’ont pas cotisé assez longtemps, soit parce qu’elles se sont arrêtées pour élever leurs enfants, soit parce qu’elles ont des métiers précaires, flexibles ou à temps partiel qu’elles n’ont pas choisi, … de toutes ces personnes-là, vous ne parlez pas ! Nous avons essayé de vous sensibiliser à leur situation, mais vous n’avez semblé que très modérément intéressé, monsieur le ministre.

En revanche, vous avez montré à l’évidence que vous étiez le défenseur zélé des dogmes de l’ultralibéralisme, et donc du programme du MEDEF. D’ailleurs, Mme Parisot, après vous avoir soufflé le contenu de la réforme, n’a pas manqué de vous féliciter.

Mais alors pourquoi n’avez-vous jamais demandé aux patrons pour quelles raisons ils ne voulaient pas embaucher de salariés de plus 50 ans, et pourquoi au contraire ils les viraient !

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