Intervention de Jean-Louis Carrère

Réunion du 11 octobre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 6 suite

Photo de Jean-Louis CarrèreJean-Louis Carrère :

Messieurs les ministres, puisque vous usez de la répétition en invoquant ses éminentes vertus pédagogiques, je n’hésiterai pas à la pratiquer également.

Nous aurions pu échanger, débattre. Des propositions ont été formulées sur toutes les travées. Vous auriez pu écouter, procéder à des simulations, porter la contradiction. Cela, du reste, vous l’avez fait parfois, mais pas assez souvent à mon goût et pas de manière suffisamment argumentée.

En vérité, vous ne voulez qu’une chose : passer en force en imposant vos variables d’ajustement. Pour vous, il y a une réforme et une seule. Elle met en œuvre des variables d’âge et, à partir de là vous dites : notre système est réformé !

Et vous affirmez dans le même temps que vous êtes des adeptes de la répartition ! Or, pour que la répartition puisse perdurer, il aurait fallu démontrer que vous étiez capables de financer votre réforme… Eh bien non, votre système n’est pas financé !

Monsieur le ministre du travail, les propositions du parti socialiste concernant le financement d’une autre réforme des retraites– je vais vous en remettre un exemplaire, pour que vous cessiez de nous dire qu’il n’y a pas de projet alternatif §sont claires et nettes : mise à contribution des revenus du capital ; augmentation très modérée et étalée dans le temps des cotisations patronales et salariales ; enfin, des réformes structurelles visant notamment à l’emploi des seniors. Voilà les trois sources de financement à partir desquelles nous aurions pu travailler.

Mais vous n’avez pas voulu nous entendre. Vous feignez de considérer que nous n’avons pas de propositions parce que vous obéissez à la règle de votre chef, qui veut une victoire idéologique. Mais à quel prix l’obtiendrez-vous ?

Toutes et tous, nous vous avons expliqué que notre pays espérait une autre attitude face à ce projet de réforme.

Messieurs les ministres, mes chers collègues, je pense en ce moment même aux millions d’hommes et de femmes qui attendent de nous autre chose qu’une vengeance ou une régression ! Je pense aussi à mes enfants et à mes petits-enfants, et je suis plus que jamais déterminé à faire obstacle à ce projet scélérat.

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