Intervention de David Assouline

Réunion du 11 octobre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 6 suite

Photo de David AssoulineDavid Assouline :

Relayant nombre de propos tenus ces derniers jours, M. Virapoullé, loin de se sentir coupable, a tenté de théâtraliser les débats. Il n’a fait, en vérité, que prolonger la mise en scène !

Vous n’avez pas compris que, si nous argumentons avec autant d’énergie et de conviction, c’est parce que cette réforme est une affaire sérieuse. Oui, nous voulons réformer le régime des retraites parce qu’il y va de son avenir ! La retraite, c’est, pour ainsi dire, le seul patrimoine de ceux qui n’en ont pas. Or vous avez souvent sous-estimé cet aspect fondamental pour les Français.

Malgré les déconvenues et les signes contraires que vous envoyiez, nous voulions croire qu’un débat était possible au Sénat, comme il aurait pu avoir lieu à l’Assemblée nationale. Mais un préalable était nécessaire : une négociation avec tous les syndicats de notre pays, qui ont montré à quel point ils étaient responsables. S’agissant d’une conquête essentielle du mouvement ouvrier, ils voulaient négocier. Loin d’attiser le feu, ils appelaient simplement M. Sarkozy à ouvrir de telles négociations !

Nous avons fait valoir nos arguments. Oui, il manque 45 milliards d’euros à l’horizon 2025, et il serait irresponsable que la représentation nationale et l’État n’étudient pas toutes les pistes pour trouver cet argent. Nous étions prêts à chercher ensemble, sans a priori, comme toujours quand on est républicain, une solution efficace et juste.

Les efforts, parce qu’il en faut, doivent être équitablement répartis. Aujourd’hui, le système repose avant tout sur les cotisations des salariés, ceux qui, dans leur immense majorité, font vivre le système et n’ont que leur salaire pour vivre. Auparavant, c’était possible grâce à une pyramide des âges favorable. Aujourd’hui, non seulement le capital ne cesse de grossir au détriment des revenus, mais la pyramide des âges n’est plus favorable.

Que faire ? Il fallait chercher du côté des revenus du capital ou de ces salaires différés tels que stock-options, bonus et autres gratifications exorbitantes, auxquels vous ne touchez pas ou de façon si infime que vous ne trouvez pas suffisamment d’argent, sans nuire à la croissance, sans affecter les petites entreprises, ni les petits propriétaires, ni les détenteurs d’un livret A.

Vous aviez donc un autre choix, qui recueillait un consensus et qui consistait à vous attaquer à ces revenus dont vous ne voulez surtout pas effrayer les détenteurs, ne serait-ce que parce qu’ils participent aux cercles de financement de votre parti.

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