Intervention de Catherine Morin-Desailly

Réunion du 11 octobre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 6 suite

Photo de Catherine Morin-DesaillyCatherine Morin-Desailly :

Les femmes partent en retraite en moyenne à 61 ans et demi, soit un an plus tard que les hommes ; 44 % des femmes ont effectué une carrière complète, contre 86 % des hommes.

En droits directs, les femmes touchent 825 euros en moyenne, contre 1 426 euros pour les hommes, soit 50 % de moins. Enfin, les femmes représentent 57 % de l’ensemble des allocataires du minimum vieillesse.

Telles sont les inégalités chroniques que subissent déjà aujourd’hui les femmes retraitées, et que je tenais à rappeler même si on les a évoquées à maintes reprises tout au long de ces débats.

Repousser de 65 ans à 67 ans l’âge légal de la retraite sans décote, c’est prendre le risque de fragiliser un peu plus un grand nombre de femmes.

Si je suis d’accord, je tiens à le répéter en cet instant, pour considérer qu’une réforme est nécessaire afin de sauver notre système de retraite, si j’admets la nécessité du relèvement de l’âge légal de départ à la retraite de 60 ans à 62 pour tous, je regrette que les aménagements concernant cette borne qui passe de 65 ans à 67 ans aient été limités aux seuls parents – surtout des femmes – de trois enfants, nés entre 1951 et 1955, soit une période de quatre ans et demi. Ce dispositif ne concernera donc qu’un nombre très restreint de femmes.

Je regrette profondément qu’un travail plus fin, plus subtil n’ait pas été engagé pour prendre en compte la situation des femmes dans toutes ses caractéristiques, dans toutes ses nuances. Ce travail de fond aurait été tout à fait nécessaire.

Pour toutes ces raisons, je m’abstiendrai sur cet article.

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