Intervention de Annie David

Réunion du 11 octobre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 6 suite

Photo de Annie DavidAnnie David :

Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, je veux exprimer à mon tour tout le mal que je pense de cet article 6, lequel, combiné à l’article 5, constitue le cœur de cette réforme que nous contestons.

J’aimerais vous redire notre colère face à ce recul de deux ans de l’âge auquel on peut prétendre à un départ à la retraite sans décote. Et vous savez pertinemment, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, quelles seront les principales victimes de cette augmentation.

Ce seront d’abord les femmes. À ce titre, je regrette beaucoup que l’amendement présenté au nom de la délégation aux droits des femmes n’ait pu être adopté.

Ce seront aussi les travailleurs précaires, et notamment les travailleurs seniors qui se retrouveront sans emploi jusqu’à l’âge de la retraite à taux plein et seront de ce fait pénalisés davantage.

Bref, les victimes des articles 5 et 6 seront ces travailleurs que nous avons essayé de défendre dans cet hémicycle tout au long du débat.

J’aimerais redire notre colère face à la surdité que vous avez opposée à des millions de femmes et d’hommes, mais aussi de jeunes. Nous n’avons d’ailleurs pas besoin d’inciter ceux-ci à manifester, comme certains membres de la majorité l’ont affirmé : les jeunes sont suffisamment intelligents et informés pour savoir qu’ils paieront un lourd tribut à cette réforme. Ils savent aussi que vous ne faites pas cette réforme pour eux, mais bien pour vos amis financiers – oui, monsieur Virapoullé ! – et pour l’ensemble des amis du Gouvernement !

J’aimerais vous redire la colère que nous inspire la casse de cet acquis social de la retraite à 60 ans, obtenu de haute lutte par nos aînés. Ces derniers s’étaient réjouis de cette avancée sociale, non pas tant pour eux-mêmes, parce que eux connaissaient le prix à payer pour avoir droit à une retraite, que pour leurs enfants et petits-enfants. Je me souviens qu’alors ils nous ont dit : « Tant mieux pour vous ! À 60 ans, vous pourrez enfin jouir d’une retraite en étant encore en pleine santé. »

Je souhaite vous redire encore notre colère face à votre refus, monsieur le ministre, de mettre en débat le volet financier de cette réforme, car vous n’avez jamais voulu l’aborder.

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