Intervention de Annie David

Réunion du 11 octobre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Article 6 suite

Photo de Annie DavidAnnie David :

Alors même que vous ne cessez d’insister sur l’importance qui s’attache à l’équilibre financier de cette réforme, il manquera au bas mot 4 milliards d’euros en 2018 : c’est ce qui ressort de vos propos mêmes et de ceux de la présidente de la CNAV.

Vous avez catégoriquement refusé d’ouvrir le débat sur ce sujet et tout autant refusé d’envisager une autre répartition des richesses.

Nous sommes en colère, enfin, face à un manque flagrant de démocratie et de dialogue avec les partenaires sociaux. Vous avez fait mine de les rencontrer, mais vous avez spécifié d’emblée que vous n’accepteriez pas de discuter les points qui constituent le cœur de votre réforme : le recul de l’âge de départ légal à 62 ans, la retraite à taux plein à 67 ans et la durée de cotisation.

Ce manque de démocratie est tout à fait déplorable. Je vous renvoie sur ce point au débat qui s’est tenu, ici même, mardi dernier, sur le dialogue social dans les très petites entreprises. Le prochain texte sur le dialogue social, dont notre collègue Alain Gournac sera peut-être le rapporteur, portera sur la représentativité patronale : on pourra alors mesurer la réelle représentativité du MEDEF dans notre pays, certainement inférieure à ce qu’il pèse aujourd'hui dans les décisions.

Globalement, c’est face à tout ce mépris que nous sommes en colère. Mais nous avons bien compris que le véritable enjeu de cette réforme, pour vous, c’étaient les 230 milliards d’euros d’« or gris » qui échappent à toute contribution au titre de la solidarité et que vos amis veulent placer n’importe où ailleurs que dans les pensions de retraite de nos salariés.

Pour toutes ces raisons, nous voterons résolument contre cet article.

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