Il est donc indispensable de démystifier la gestion et le profit. Il faut notamment expliquer à tous les salariés que, dans les entreprises, ce n'est pas le patron qui paie les augmentations de salaire, mais les clients. Si les clients disparaissent par suite d'une fabrication inadaptée, les salaires ne peuvent plus être payés, et l'entreprise doit licencier pour survivre.
Les grèves déclenchées à la suite de ces décisions ne font qu'aggraver la situation en ralentissant la production et en augmentant les coûts. Elles compromettent tous les emplois de l'entreprise.
Les salariés doivent comprendre le rôle difficile des chefs d'entreprise : fabriquer des produits adaptés aux goûts des clients et compétitifs, trouver les moyens de financement, faire face à la concurrence, chercher l'innovation et améliorer sans cesse les produits, gérer la trésorerie, etc.
Il ne faut pas oublier que l'entreprise joue un rôle fondamental dans la reconstruction sociale. C'est elle, et elle seule, qui fournit les emplois : sans entreprises, pas d'emplois - c'est donc le chômage -, mais sans salariés motivés, pas d'entreprises. Les intérêts des salariés et des entreprises sont intimement liés ; les uns ne peuvent rien sans les autres. Ils sont obligés de s'associer pour réussir ce difficile et incessant combat de produire toujours mieux que les autres et moins cher.
Il faut que tous les salariés soient conscients de ce problème. C'est pourquoi il faut le leur enseigner. Ainsi, les salariés mieux informés, mieux formés, intéressés aux bénéfices, comprendront mieux leur intérêt et celui de leur entreprise et deviendront de véritables associés.
Permettez-moi tout de même de regretter que, dans sa rédaction rectifiée, cet amendement ne rende pas obligatoire la formation économique. Celle-ci demeurera donc facultative. Elle risque ainsi, malheureusement, de ne pas être très suivie, mais au moins est-ce un début.
Enfin, je suis heureux d'avoir entendu ce matin M. le Premier ministre s'intéresser à la participation. J'espère qu'il poursuivra cette réflexion.