Monsieur le président, monsieur le président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, mesdames, messieurs les sénateurs, après avoir informé les présidents des assemblées, les présidents des commissions et les présidents des groupes parlementaires de la décision qu’il allait prendre en fin de semaine dernière, le Gouvernement a organisé ce débat dans la stricte application, je veux le rappeler en préambule, de l’article 35 de la Constitution.
J’ai observé, avec beaucoup de satisfaction, que la politique du Gouvernement recevait de la part de la Haute Assemblée une large approbation, et je remercie tous les orateurs qui se sont exprimés dans ce sens.
J’ai certes noté quelques points de vue divergents.
Ainsi, si j’ai compris les réserves de Mme Borvo Cohen-Seat, j’ai un peu moins bien compris certaines de ses interpellations.
Pourquoi la résolution 1970 n’a-t-elle pas été appliquée ? Pourquoi les tentatives de médiation n’ont-elles pas réussi ? Il y a, madame Borvo Cohen-Seat, une réponse très simple à tout cela : l’obstination de Kadhafi, lequel a en permanence bafoué toutes les résolutions du Conseil de sécurité, y compris la résolution 1973, puisque, après l’adoption de celle-ci, il a annoncé un cessez-le-feu qui était transgressé, en temps réel, sur le terrain, par ses propres troupes !
J’ai relevé aussi la position de Jean-Louis Carrère, qui, après avoir approuvé les orientations générales de notre politique, a énuméré tous les risques et, finalement, toutes les raisons de ne rien faire qu’à ses yeux elles emportaient.
Si nous avions pesé à ce point le pour et le contre la semaine dernière, monsieur Carrère, Benghazi serait sans doute aujourd'hui rayée de la carte ! Vient un moment où il faut prendre des risques et décider ; c’est ce que nous avons tenté de faire, avec, bien sûr, le sens aigu de nos responsabilités.
Mesdames, messieurs les sénateurs, vous comprendrez qu’avant de répondre à vos questions je rende à nos soldats, en plein accord avec mon collègue et ami Gérard Longuet, qui le fera mieux encore que moi, l’hommage qui leur revient. Nos aviateurs et nos marins font preuve d’un professionnalisme, d’un courage et d’un dévouement qui méritent en effet la reconnaissance de la représentation nationale et de la Nation tout entière.