Intervention de Alain Juppé

Réunion du 22 mars 2011 à 15h15
Situation en libye — Déclaration du gouvernement suivie d'un débat

Alain Juppé, ministre d'État :

Il faut relancer tous les projets concrets que comporte l’Union pour la Méditerranée : une banque pour la Méditerranée, un office européen de la jeunesse. Organisons ce que l’on appelle parfois des « migrations circulaires ». L’immigration fait peur, parfois avec raison ; il faut contrôler l’immigration clandestine et illégale, mais certaines formes d’immigration sont positives. Ainsi, former dans nos universités des jeunes des pays du Sud qui rentreront ensuite dans leur pays pour le faire profiter de ce qu’ils auront appris chez nous, voilà une forme d’immigration circulaire judicieuse. C’est en quelque sorte un programme « Erasmus euro-méditerranéen » ou un office européen de la jeunesse.

Telle est la nature des projets dont l’Union pour la Méditerranée doit être porteuse et que nous devons relancer.

J’achèverai mon propos en évoquant la diplomatie française, parfois montrée du doigt pour n’avoir pas su prévoir la révolution qui s’est produite. Mais qui l’avait anticipée, mesdames, messieurs les sénateurs ? Que l’on me cite un seul gouvernement ou une seule chancellerie qui, voilà un an, avait prédit la chute de Moubarak ou de Ben Ali…

La diplomatie française, quelque peu secouée par tout cela, mérite l’hommage que je tiens à lui rendre en cet instant. Elle peut être fière du travail accompli, bien sûr sous l’impulsion du Président de la République, sous l’autorité du Premier ministre et de moi-même, mais avec un grand sens de ses responsabilités.

Cette fierté s’accompagne cependant d’un sentiment d’humilité. En effet, le plus dur reste à faire. Il faut gagner la paix. J’ai bien conscience que cela demandera une implication de tous les instants et beaucoup de détermination.

Permettez-moi, mesdames, messieurs les sénateurs, de conclure sur une tonalité positive et optimiste : ce qui se passe au sud de la Méditerranée peut être une chance formidable non seulement pour les Arabes de la région, mais également pour la France. Faisons-leur confiance, aidons-les à réussir ! §

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