Au-delà ou en dépit des couacs médiatiques et des déclarations contradictoires entre les ministres, il faut reconnaître à ce gouvernement une continuité dans sa politique, qui repose sur deux axes centraux : adapter à marche forcée la société française à la mondialisation, et pour ce faire déréglementer au niveau social et économique ; orienter le système politique français vers un régime présidentiel.
Il faut également reconnaître à ce gouvernement un talent de communication, puisque cette politique de dérégulation porte le nom de « modernisation ».
Tout d’abord, nous avons eu l’été dernier la « modernisation » fiscale illustrée par le paquet de la loi TEPA, soit un vrai cadeau de 15 milliards d’euros aux plus riches.
Puis nous avons eu la « modernisation » de la Constitution, ou plutôt la « présidentialisation » du régime.
Ensuite, nous avons eu la « modernisation sociale », c'est-à-dire la suppression des différents régimes de protection sociale.
Aujourd'hui, le Président de la République et le Gouvernement s’attaquent à une prétendue modernisation économique, qui n’est en fait qu’une adaptation aux règles, ou plutôt à l’absence de règles, de la mondialisation économique.
Demain, madame la ministre, messieurs les secrétaires d'État, vous nous proposerez la modernisation de l’audiovisuel, ou « comment l’Élysée pourra contrôler l’ensemble des médias français », suivant l’exemple de Berlusconi en Italie.