Intervention de Philippe Marini

Réunion du 18 décembre 2009 à 9h45
Loi de finances rectificative pour 2009 — Article 27 quater nouveau

Photo de Philippe MariniPhilippe Marini, rapporteur général de la commission des finances :

Les propos de M. le ministre sont tout à fait exacts, mais son expérience est celle d’un maire d’une très grande ville.

Dans les agglomérations de taille moyenne, la situation est différente. Chacun son expérience. En raison du nouveau seuil retenu, certaines agglomérations de taille moyenne seront amenées à choisir entre exonérer tout le monde ou n’exonérer personne ! Cela n’est pas acceptable.

La commission des finances considère que cette approche n’est pas bonne, car elle ne respecte pas les spécificités locales. Si un exploitant se porte bien, rien ne justifie que le conseil municipal soit contraint de l’exonérer.

Pour permettre au Sénat de trouver une issue favorable à cette situation, la commission des finances a imaginé une position de synthèse ; je le dis en particulier après avoir écouté les propos de Serge Lagauche.

Nous pourrions trouver un accord satisfaisant Philippe Dominati et la commission de la culture et proposer une solution qui ne bouleverserait pas les équilibres existants. Il s’agirait de compléter le dispositif qu’ils visent à mettre en place, en accordant aux conseils municipaux et intercommunaux une liberté supplémentaire, à savoir exonérer sur le fondement d’un autre seuil les cinémas bénéficiant du label « art et essai », ce qui est aujourd'hui possible.

Ce n’est pas une atteinte au principe d’égalité, puisqu’il est question de situations différentes et définies par les textes. Les communes qui le souhaiteraient pourraient, comme aujourd'hui, faire en sorte d’avantager les cinémas d’art et d’essai.

Tel est l’esprit qui anime la commission des finances. Si nous parvenions à nous rassembler sur cette position de synthèse, nous accepterions de retirer cet amendement de suppression, comme le souhaite le Gouvernement.

Je tiens tout de même à souligner un dernier point. Ceux qui interviennent sur ce sujet crient avant d’avoir mal, car la mesure est applicable non pas en 2010, mais en 2011. Dès lors, ce n’est pas la peine de se précipiter pour donner satisfaction à un lobby de plus, et on sait que les lobbies se manifestent à l’occasion de l’examen de ce projet de loi de finances rectificative, à tous les coins des travées, à tous les coins des amendements…

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