Madame la ministre, tout ce dispositif du numerus clausus irait très bien, s’il n’y avait un hic !
La technique est connue depuis longtemps : lorsqu’un étudiant mal classé au concours d’internat se voit contraint de choisir un poste de médecin généraliste qu’il ne souhaite pas, il préfère redoubler. Au dernier concours d’internat, plus d’un millier de postes d’internes en médecine générale ont été délaissés ! §
C’est la statistique dont je dispose, mon cher collègue. Si vous en avez une meilleure, donnez-la-moi !
L’amendement n° 722 rectifié est un amendement de rigueur, puisqu’il vise à assurer une parfaite adéquation entre le nombre de postes offerts et celui des internes à former, que ce soit en médecine générale ou dans toutes les autres spécialités.
Puisque l’arrêté du ministre chargé de l’enseignement supérieur et du ministre chargé de la santé vaudra pour une période de cinq ans, l’adoption de cet amendement permettrait de calculer le nombre d’internes à former chaque année de façon à garantir qu’il soit strictement équivalent au nombre de postes offerts.
C’est une décision de bon sens, si nous voulons que les dispositifs auxquels nous réfléchissons actuellement soient efficaces. En effet, il ne suffit pas de tenir de grands discours sur la nécessité d’orienter les étudiants vers la médecine générale ou d’augmenter le numerus clausus !
Si les étudiants trouvent, dans le même temps, les moyens d’échapper à la perspective de devenir médecins généralistes, aucune des mesures que nous étudions aujourd’hui n’aura de chance d’aboutir, que l’on soit favorable, comme vous, à des mesures strictement incitatives et d’aménagement des stages ou, comme nous, à une concertation approfondie avec les professionnels de santé.
L’évolution du numerus clausus risque même d’aggraver les difficultés dans certaines régions.