L'adhésion de la Turquie à l'Union me paraît incompatible avec les trois types de modèle, de projet européen qui existent. Elle est incompatible avec l'idée d'Europe-puissance, puisque ce modèle repose sur une intégration poussée supposant une forte homogénéité. Elle est également incompatible avec l'Europe des nations des souverainistes. Elle l'est aussi, à peu de chose près, avec l'Europe-espace, modèle dans lequel elle serait inutile puisqu'une union douanière simple suffirait.
Les crédits de pré-adhésion soulèvent aussi une question de méthode : la méthode, comme toujours, est celle de l'engrenage, de l'irréversibilité.
Je voudrais d'abord souligner trois points. En premier lieu, l'entrée de la Turquie dans l'Union n'est pas un droit acquis découlant, par exemple, de l'accord de 1963.