Pourriez-vous, madame la ministre, nous donner quelques indications sur la décision que va rendre le Conseil européen du 17 décembre prochain ?
Il nous semble que les chefs d'Etat et de gouvernement devront rester prudents dans la formulation et annoncer des décisions qui ne préjugent pas de l'issue de ces négociations. Je rappelle que le sujet qui est inscrit à l'ordre du jour du 17 décembre concerne l'ouverture des négociations d'adhésion, et non l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Ces négociations, si elles débutent l'an prochain, pourraient durer, selon les spécialistes, entre douze et quinze ans.
C'est seulement après toutes ces années que les Françaises et les Français décideront par référendum, en toute liberté, de l'adhésion ou non de la Turquie à l'Union européenne. La Turquie ne sera pas la même que celle d'aujourd'hui et l'Union européenne sera peut-être totalement différente de celle que nous connaissons actuellement.
Mes chers collègues, personnellement, je ne souhaite pas prendre position sur ce point, mais si vous faites ce que les cinéastes appellent un flash-back, vous vous apercevrez qu'en quinze ans, de fin 1989 à mai 2004, nous sommes passés de pays de l'Est de l'Europe ancrés dans le communisme, dans le pacte de Varsovie et dans leurs liens avec ce qui avait été l'Union soviétique en pays membres de l'Otan et, cette année, de l'Union européenne élargie.