Intervention de Pierre Laffitte

Réunion du 1er décembre 2004 à 10h00
Loi de finances pour 2005 — Article 43, amendement 35

Photo de Pierre LaffittePierre Laffitte :

Personnellement, je me range à l'avis éclairé de M. le rapporteur spécial et qui est partagé par Mme la ministre. M. le président Gaudin a rappelé que, à la fin du mois de janvier, nous aurons ici même un débat approfondi sur ce problème.

Je ne crois donc pas que, à l'occasion de ce qui est quasiment un « cavalier politique » dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances, nous ayons à prendre une décision de fond.

Par conséquent, la grande majorité du groupe du RDSE votera contre l'amendement n° I-35. Cela ne signifie pas que nous soyons favorables à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Sur ce sujet, je me range à l'opinion éclairée de Valéry Giscard d'Estaing, pour des raisons ponctuelles, et pas forcément pour des raisons historiques, culturelles ou même cultuelles.

En effet, il n'existe pas de problème de religion ni de défiance vis-à-vis du peuple turc. Simplement, nos structures de pensée sont différentes. Or la diversité culturelle a été l'une des priorités de la politique française bien avant 1963.

Si, en 1963, nous avons commis une erreur - c'est du moins mon avis -, sans la remettre en cause par la suite, il est toujours possible de changer d'orientation. De ce point de vue, comme l'a dit M. Marini, le plus tôt sera le mieux. Il faut que nous disions que nous voulons un partenariat privilégié avec la Turquie, cette grande nation qui a une grande histoire. Nous avons d'ailleurs des partenariats privilégiés avec d'autres pays, comme le Maroc ou l'Algérie, qui, tout autant que la Turquie, méritent notre respect et des relations privilégiées.

Il est dans la tradition française de bâtir de tels partenariats. Je pense en particulier aux accords de Lomé, qui concernent toute une partie de l'Afrique. Ainsi, nous pouvons et nous devons définir des opérations et des liaisons particulières. Il en va de même avec la Russie, dont l'histoire et la culture sont communes aux nôtres, ce qui ne constitue pas une raison suffisante pour faire entrer ce pays dans une structure que nous voulons définir plus nettement, notamment dans le cadre d'une Constitution.

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