Intervention de Alain Lambert

Réunion du 1er décembre 2004 à 15h00
Loi de finances pour 2005 — Article 30

Photo de Alain LambertAlain Lambert :

Avant de vous écouter, monsieur le ministre, je croyais maîtriser cette question. Vous me mettez en grande difficulté, car je n'ai pas su saisir la subtilité de votre réponse.

Je crains que vous ne vouliez diaboliser les communautés urbaines. Ce faisant, disons-le clairement, vous diabolisez les présidents de communauté urbaine. Ainsi, vous jetez l'opprobre, par exemple, sur M. Pierre Mauroy, président de la communauté urbaine de Lille ; sur M. Jean-Marc Ayrault, président de la communauté urbaine de Nantes ; sur M. Alain Juppé, président de la communauté urbaine de Bordeaux ou encore sur M.. Jean-Claude Gaudin, président de la communauté urbaine de Marseille.

Enfin, à qui voulez-vous vous en prendre, monsieur le ministre ? Dites-le puisque vous être en train de stigmatiser cette catégorie de communauté !

Dois-je ajouter que ces communautés urbaines n'ont pas été constituées de manière volontaire ? Elles ont été imposées par la loi. Les communes qui les forment ont été enrôlées malgré elles dans un organisme de coopération intercommunale. On leur a dit de ne pas s'inquiéter, que c'était obligatoire mais qu'elles bénéficieraient d'un traitement de faveur. Et ce traitement de faveur leur est aujourd'hui reproché !

L'Etat manque de mémoire et finit par ne pas être honnête en étant aussi peu scrupuleux en matière d'engagements pris.

Monsieur le ministre, je ne demande pas un traitement de faveur pour les communautés urbaines. Simplement, elles ne doivent pas voir leur pouvoir d'achat se réduire chaque année. Or, ne pas prévoir d'évolution telle l'indexation sur les prix, c'est diminuer explicitement leur pouvoir d'achat du montant de l'inflation. Aucun délai n'étant donné, ces communautés urbaines verront leur pouvoir d'achat se réduire ad vitam aeternam.

Sans vous faire de procès, je vous dirai que votre décision sera interprétée de la manière suivante : le Gouvernement décide de réduire le pouvoir d'achat des communautés urbaines.

Une telle affirmation peut être assumée par le Gouvernement à condition qu'il l'énonce clairement, en la présentant non comme une oeuvre de justice, mais comme un choix : les communautés urbaines ont la réputation d'être riches parce qu'elles reçoivent, en moyenne, une importante DGF par habitant ; en conséquence, elles doivent être sanctionnées. Que le Gouvernement ose le dise en ces termes !

Pour l'instant, monsieur le président, je ne retire pas mon amendement.

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