Je me réjouis du dépôt de cet amendement, pour deux raisons. D'abord, parce qu'il permet une bonne information des collectivités territoriales, ce qui contribue à renforcer la transparence, mais aussi et surtout pour des raisons juridiques.
La commission considère qu'il s'agit d'une disposition de principe qui est de bon augure. Permettez-moi en deux mots de vous expliquer pourquoi.
La mention, dans la loi de finances, d'une centaine de taux pour les départements ne soulève pas trop de difficultés. En revanche, d'un point de vue technique, il serait sans doute beaucoup plus délicat d'y faire figurer les pourcentages ou les factions de taux qui seraient attribués aux 36 000 communes et aux milliers d'intercommunalités.
Il en résulte qu'il n'y aura pas d'impôt partagé pour les communes. C'est du moins, aux yeux de la commission, la jurisprudence qui est en train de se constituer.
La taxe professionnelle va être remplacée par un dispositif qui, comme le Gouvernement semble en avoir pris l'engagement en rédigeant la feuille de route de la commission Fouquet, maintiendra le lien entre l'activité économique locale et les ressources des collectivités. Aussi, lorsque nous sortirons du processus de réforme de la taxe professionnelle, il est clair que l'on ne pourra pas avoir un impôt à taux unique réparti entre les 36 000 communes et les milliers d'intercommunalités de France.
Bref, cet amendement traite très correctement la question de l'allocation de la taxe intérieure sur les produits pétroliers aux régions et de l'allocation d'une quote-part de la taxe sur les conventions d'assurance aux départements.
Il est donc, je le répète, de bon augure puisqu'il montre la volonté du Gouvernement d'assurer le maintien non seulement de l'autonomie financière mais aussi de l'autonomie fiscale des collectivités territoriales, des communes en particulier. C'est du moins la conclusion que j'en tire.
Je tiens donc, monsieur le ministre, à vous adresser mes sincères remerciements, remerciements qui vont aussi à l'excellent rapporteur spécial de la commission des finances pour les crédits de décentralisation, M. Michel Mercier, dont vous avez tout à l'heure souligné l'exceptionnelle pugnacité et la persévérance.
La commission a donc émis un avis favorable sur l'amendement n° I345 rectifié.