Intervention de Marie-France Beaufils

Réunion du 1er décembre 2004 à 22h00
Loi de finances pour 2005 — Vote sur l'ensemble de la première partie

Photo de Marie-France BeaufilsMarie-France Beaufils :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, M. le rapporteur général nous a rappelé, lors de la présentation du budget, que la maîtrise de la dépense publique devait être l'outil de la politique budgétaire. Il a également mis l'accent sur l'effort annoncé par le Gouvernement pour contenir le déficit public aux alentours de 3, 6 % du PIB.

Puisque nous venons d'évoquer les collectivités territoriales, je rappellerai que ces dernières contribuent largement à la réduction de ce déficit, comme le reconnaissait d'ailleurs M. le ministre d'Etat lui-même en présentant le budget jeudi dernier.

Tout au long de la discussion, nous avons dit, je crois de façon suffisamment claire, que nous n'avions pas la même conception des choix qui s'imposent pour le budget de l'Etat.

La croissance doit s'appuyer sur la consommation des ménages ; or le pouvoir d'achat des ménages se dégrade. Les mesures présentées dans cette première partie du projet de loi de finances s'inscrivant dans la lignée des précédents budgets, rien ne va pouvoir enrayer cette dérive.

La maîtrise de la dépense publique a ses limites : les transferts opérés vers les collectivités territoriales sans que les moyens nécessaires pour répondre aux besoins des habitants soient mis à leur disposition auront des incidences lourdes.

Les propositions qui consistent à alléger les charges fiscales des sociétés sous prétexte de relancer la croissance, de lutter contre les délocalisations, nous laissent plus que perplexes. Cela fait des années que ces solutions sont préconisées ou mises en place avec les résultats que l'on sait, et nous devrions plutôt en tirer les conclusions.

Vous nous répétez depuis le début de la discussion que le budget est contraint. Vous laissez entendre que la France n'aurait pas les moyens de mener une politique ambitieuse alors que nous subissons, en fait, les conséquences des décisions prises déjà depuis plusieurs années et qui se confirment. En réduisant vous-même les ressources de l'Etat, ce qui a profité à une minorité de nos concitoyens, vous ne vous êtes pas donné les moyens de conduire une autre politique et les décisions prises lors de la discussion de la première partie de ce projet de loi de finances n'ont en rien amélioré la situation.

Ainsi que nous vous l'avons dit au cours des débats et nous l'avons rappelé à l'occasion de la discussion sur les prélèvements obligatoires, nous pensons que la France, grâce à ses richesses peut engager une autre politique.

Nous avons, tout au long de nos échanges, essayé de vous faire entendre d'autres propositions allant dans le sens d'une plus grande justice sociale. Nous avons malheureusement constaté que, sur ces sujets, du chemin restait à parcourir pour que nous soyons écoutés, mais soyez assurés de notre ténacité pour nous faire entendre.

Pour toutes ces raisons, nous voterons contre cette première partie du projet de loi de finances.

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