Merci !
Dans ce département francilien, le tourisme représente la première activité économique, avec 23 000 emplois directs et 56 000 emplois induits, et un taux d’occupation des gîtes ruraux qui se situe dans le trio de tête, dépassant de plus de trois fois la moyenne nationale.
Par conséquent, vous comprendrez l’intérêt que je porte au projet de loi que nous examinons aujourd’hui et dont l’objectif est de permettre à l’industrie touristique de déployer tout son potentiel et à la France de conserver sa place de première destination mondiale.
Il ne faut pas oublier que le tourisme est une industrie phare de la nation, reconnue dans le monde entier. Il représente 6, 4 % du PIB et génère environ deux millions d’emplois directs et indirects, répartis dans 200 000 entreprises, essentiellement petites et moyennes, qui créent des emplois non délocalisables, qui apportent une réponse sociale à un personnel souvent non qualifié qu’elles forment aux métiers variés du tourisme. En cette période de crise, il est important d’insister sur cet aspect économique majeur du tourisme.
Toutefois, la concurrence s’est fortement accrue ces dernières années, car de nombreux pays accomplissent de gros efforts pour développer une offre de qualité très compétitive. Aussi, dans un contexte de concurrence accrue, le tourisme français doit-il faire face à de nouveaux défis.
Je salue l’arrivée de ce texte, qui est attendu des professionnels. Il va, à mon sens, apporter des réponses fortes en clarifiant la législation et en facilitant la création d’activité. La révision de la réglementation des professions va libéraliser la vente par un assouplissement et une simplification des règles. Je me félicite aussi de la réforme des régimes de classement hôtelier et de l’institution d’une nouvelle agence de développement touristique.
Revoir le classement hôtelier était devenu une urgence. Avec l’introduction de nouveaux critères tournés vers la notion de meilleur service au client et la création de la cinquième étoile, le parc hôtelier français va retrouver le prestige qu’il avait perdu et récupérer la clientèle d’affaires internationale qui avait, il faut bien le reconnaître, déserté.
La création de l’agence de développement touristique, née du rapprochement de ODIT France et de Maison de la France, amènera davantage de visibilité, d’efficacité, mais à une seule condition : que l’on donne à cette agence les moyens de ses ambitions, afin de développer la promotion et l’image de la France dans le monde.
Notre pays a perdu des marchés au profit de pays comme l’Espagne, la Malaisie, le Maroc, qui ont lancé des campagnes de promotion agressives à l’étranger. Nous devons donc réagir en développant des produits touristiques de qualité, très compétitifs, afin de contrer nos concurrents. La nouvelle agence de développement pourra y parvenir si elle est dotée de budgets importants.
La loi va donc fixer des bases solides pour moderniser durablement une économie touristique peut-être en perte de vitesse. Pourtant, il ne faudrait pas que ces nouvelles mesures pénalisent les collectivités territoriales qui ont considérablement investi dans le tourisme local et qui, n’ayons pas peur de le dire, ont fait le tourisme d’aujourd’hui en valorisant le patrimoine et en commercialisant l’offre de tourisme local qui n’intéresse pas forcément les professionnels privés. Ce qui fait le tourisme français, ce ne sont pas uniquement les sites mondialement connus ; c’est également la multitude de sites et de produits développés dans nos régions et nos départements.
À ce propos, dans le rapport du comité pour la réforme des collectivités territoriales, M. Balladur souhaite donner la compétence touristique aux régions. Certes, la région est la mieux à même d’assumer la promotion internationale, mais il ne faut pas pour autant supprimer les comités départementaux du tourisme, qui assurent la promotion du territoire régional au cœur même de la région. Il est donc fondamental de leur laisser la compétence en matière d’aménagement du territoire, de production touristique, de promotion et de commercialisation locales.
La France, monsieur le secrétaire d'État, est riche de sa diversité régionale, qui attire les touristes français et étrangers. Je reste persuadé que le tourisme de demain se développera à la campagne avec les collectivités locales et les CDT.
Monsieur le secrétaire d'État, je conclurai en disant que ce projet de loi est une première étape dans la modernisation des services touristiques. Mais nous devons aller plus loin, en accordant au tourisme toute la place qu’il mérite, avec peut-être, pour commencer, un ministre à part entière.