Intervention de Gérard Cornu

Réunion du 6 juillet 2005 à 15h00
Orientation budgétaire — Suite d'un débat sur une déclaration du gouvernement

Photo de Gérard CornuGérard Cornu, vice-président de la commission des affaires économiques et du Plan :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, il m'appartient tout d'abord de vous prier d'excuser le président de notre commission, M. Jean-Paul Emorine, qui, conduisant actuellement une mission d'information en Lituanie et en Estonie, ne peut intervenir lui-même dans ce débat d'orientation budgétaire. Il m'a demandé de le représenter pour exprimer les principales préoccupations de la commission des affaires économiques et du Plan dans ce débat.

Pour illustrer ces préoccupations, je me propose de vous narrer une anecdote budgétaire qui est vieille de près de vingt-cinq siècles, mais dont l'impact a démontré l'importance d'une orientation budgétaire de fond.

Cette anecdote budgétaire, rapportée par Hérodote, le grand historien grec, se déroule à Athènes, dans la seconde moitié des années 480 avant Jésus-Christ. A cette époque, à la suite de la découverte d'un nouveau gisement dans les mines d'argent du Laurion, le trésor public des Athéniens regorgeait de ce métal précieux. Il avait donc été prévu de distribuer une partie des excédents à chacun des citoyens de la cité, à raison de 10 drachmes par tête, ce qui, en ces temps-là, représentait une somme substantielle.

Mais Thémistocle, l'un des chefs de la cité, au moment de la prise de décision, s'est opposé à cette proposition pourtant alléchante. Il a pris la parole et a convaincu ses concitoyens de renoncer à cette répartition pour construire deux cents vaisseaux de guerre. Pour lui, l'intérêt collectif devait l'emporter sur les intérêts individuels, et la préparation de l'avenir devait primer les satisfactions immédiates.

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