Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, « vérité, action, évaluation » sont, selon nous, les trois mots-clés de ce débat d'orientation budgétaire, qui doit en effet être avant tout un débat de pédagogie budgétaire. Nous devons dire la vérité aux Français sur la situation économique et financière de notre pays, sans fard ni tabou.
A cet égard, le groupe UMP félicite M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie ainsi que M. le ministre délégué au budget et à la réforme de l'Etat de s'être engagés dans une démarche courageuse.
A cet égard également, je tiens à saluer l'excellent rapport de notre rapporteur général, Philippe Marini, qui y rappelle l'effet anesthésiant de l'euro, déjà évoqué dans le rapport de Michel Camdessus, l'euro qui donne un sentiment de fausse sécurité aux Français, alors qu'il n'est que l'arbre qui cache la forêt des difficultés structurelles de notre pays.
En matière économique et budgétaire, toutes les vérités sont bonnes à dire.
Sur le plan économique, la vérité, c'est que la croissance, en 2005, sera moins bonne que prévu ; elle se situera très probablement, hélas ! sous le plafond de 2 % du PIB dorénavant envisagé par le Gouvernement.
La vérité, c'est que de lourdes incertitudes pèsent sur 2006, en raison de l'augmentation du prix du baril de pétrole et de la dépréciation de l'euro.
La vérité, c'est que la France souffre de blocages structurels qui freinent sa croissance et pénalisent l'emploi.
La vérité, c'est que notre modèle social est contesté, isolé, menacé.
Dans une économie globalisée, nous devons regarder la réalité en face, comme nous y invite le président de la commission des finances, M. Jean Arthuis, dans son rapport d'information sur les délocalisations.
Sur le plan budgétaire, la vérité, c'est que la dette publique s'élève à 1 067 milliards d'euros, soit 64, 7 % du PIB en 2004, contre seulement 20, 7 % en 1980. Elle représente déjà 17 000 euros par Français et pèsera lourdement sur nos enfants et nos petits-enfants si nous ne faisons rien pour l'endiguer.
La vérité, c'est que, en 2006, le produit de l'impôt sur le revenu, comme M. le ministre l'a signalé, sera presque totalement consacré au seul paiement des intérêts de la dette publique.
La vérité, c'est que la part des dépenses publiques dans le produit intérieur brut, qui est de l'ordre de 55 %, est l'une des plus élevées de l'Union européenne, alors que notre système est loin d'être le plus performant, notamment en matière de chômage.