Intervention de Catherine Dumas

Réunion du 25 mai 2011 à 14h30
Débat sur l'état de la recherche en matière d'obésité

Photo de Catherine DumasCatherine Dumas :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, je souhaite souligner, à l’occasion de ce débat, l’importance de l’éducation au goût et de la promotion des bonnes pratiques alimentaires, en particulier auprès du jeune public.

Comme beaucoup de mes collègues, je suis particulièrement attachée à ce que l’on ne stigmatise pas les produits en tant que tels, et à ce que l’on informe plutôt les consommateurs sur les bienfaits d’une alimentation variée et équilibrée.

Plusieurs initiatives en ce sens ont vu le jour ces dernières années, et s’engagent résolument dans la voie de la promotion d’une consommation responsable et raisonnée. Je pense notamment au formidable outil que constitue la charte du 18 février 2009 pour promouvoir une alimentation et une activité physique favorables à la santé dans les programmes et les publicités diffusés à la télévision.

Les précédentes expériences d’interdiction de la publicité à destination des enfants n’ont jamais été probantes. Le choix audacieux et très pragmatique d’encourager l’information et la sensibilisation en matière d’alimentation, et d’associer à ce programme d’actions l’ensemble des acteurs concernés doit donc être salué. Pilotée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel, en particulier sous l’impulsion de Christine Kelly, qui préside la mission Santé et développement durable, cette charte comporte deux volets très complémentaires.

Tout d’abord, elle fixe et renforce les règles de déontologie qui s’appliquent aux annonceurs pour le contenu de leurs messages publicitaires.

Parallèlement, elle les associe à la production de programmes courts informatifs à destination des enfants, diffusés au total près de 400 fois sur une quinzaine de chaînes en 2010.

Cette politique très volontariste semble aujourd’hui porter ses fruits. La participation active et la responsabilisation des différents partenaires est, à ce jour, une réussite ; un rapport remis en juin 2010 à la ministre de la santé souligne, d’ailleurs, la parfaite application de cette charte.

Cette initiative française, unique en Europe, est applaudie par la Commission européenne. Plusieurs pays voisins, eux aussi confrontés à l’augmentation de l’obésité, envisagent même de s’inspirer de cette expérience et de mettre en place des partenariats similaires. Au vu de cette première expérience réussie, nous devrions donc, comme pour de nombreuses autres questions de santé publique, privilégier l’éducation et la prévention dès le plus jeune âge plutôt que les interdictions et les restrictions excessives, ainsi que l’a excellemment souligné il y a quelques instants notre collègue Anne-Marie Payet.

Au sein du Club parlementaire de la table française, que j’ai le plaisir de coprésider avec deux collègues parlementaires et qui réunit plus de 330 députés et sénateurs de tous les départements et de toutes les appartenances politiques, nous sommes très attachés à la promotion de l’éducation au goût.

Dans ce cadre, l’inscription récente du repas des Français au patrimoine immatériel de l’UNESCO peut servir de sursaut pour une prise de conscience collective.

Prendre son repas assis à table, consacrer du temps aux repas, consommer des produits variés, faire du déjeuner ou du dîner un moment de lien social et de partage sont des valeurs très positives, et des composantes essentielles de notre identité alimentaire. Elles contribuent intrinsèquement à lutter contre les mauvais comportements.

La transmission de ce patrimoine commun et la défense de ses spécificités constituent, en soi, la plus simple et la plus efficace des politiques de prévention. Elles placent, d’ailleurs, la France parmi les pays industrialisés les moins affectés par les problèmes d’obésité.

Avec mes collègues membres du Club parlementaire de la table française, nous entendons rester très attentifs aux orientations qui seront prises sur cet important sujet de santé publique, qui engage l’avenir des générations futures.

Je remercie Brigitte Bout, grâce à laquelle le débat d’aujourd'hui peut avoir lieu, ainsi que Mme la ministre, qui a bien voulu apporter la contribution du Gouvernement sur la lutte contre l’obésité. Mes chers collègues, je suis certaine que ce sujet pourra nous rassembler au-delà des différents clivages politiques.

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