Intervention de Jean-François Copé

Réunion du 6 juillet 2005 à 15h00
Orientation budgétaire — Suite d'un débat sur une déclaration du gouvernement

Jean-François Copé, ministre délégué :

Ce n'est pas une surprise !

La situation d'endettement et de déficit dans laquelle se trouve notre pays s'explique tout de même pour une large part par la politique qui a été conduite pendant les années antérieures : il y a tout de même nécessairement un décalage dans le temps dans la mesure des effets de la dette et du déficit. Avoir laissé se développer les déficits jusqu'à 2, 7 % du PIB en juin 2002, après quatre années de forte croissance, témoigne, reconnaissez-le, d'une erreur assez grave de gestion - c'est le moins que l'on puisse dire ! - dont nous avons dû payer le prix, d'autant que nous n'avons malheureusement pas eu, nous, la croissance que nous aurions souhaitée !

Dois-je également vous rappeler que, après les effets négatifs des 35 heures sur le pouvoir d'achat, c'est le Gouvernement qui a redonné du grain à moudre aux Français, grâce aux décisions qui ont été prises en matière de revalorisation du SMIC et de baisse de l'impôt sur le revenu, qui ont directement profité aux classes moyennes ?

Comme je vous sais, par ailleurs, très modéré dans vos analyses, j'ai été quelque peu choqué par les propos que vous avez tenus sur la politique de la ville, sujet que je suis de près, étant élu d'une ville, Meaux, très largement concernée par cette question.

Vous ne pouvez pas être aussi sévère sur cette politique. Nous avons, depuis trois ans, engagé des crédits considérables et obtenu des résultats remarquables.

Je vous invite à venir visiter Meaux. Vous pourrez constater de visu comment, grâce aux crédits de l'ANRU, l'Agence nationale pour la rénovation urbaine, nous avons restructuré ou démoli les ensembles inhabitables pour reconstruire des habitations à taille humaine, favorisé la mixité sociale, engagé une politique urbaine qui, évidemment, est accompagnée d'une indispensable politique de sécurité, d'une non moins indispensable politique économique, grâce aux zones franches, que la gauche avait supprimées et que nous avons rétablies.

L'ensemble cohérent et efficace ainsi créé redonne de l'espérance dans les quartiers.

Je vous assure qu'en ce domaine il y a lieu d'avoir un jugement plus objectif. Les sujets sur lesquels la gauche est très critique sont légion, mais, sur celui-là, elle gagnerait, je le dis sans ambages, à faire preuve de plus d'indulgence, voire à prononcer des éloges.

A l'inverse, j'ai été très sensible à au témoignage de soutien que nous a apporté M. Bourdin et je l'en remercie.

Nous avons, à travers les actions que nous avons conduites en ce qui concerne tant l'emploi et les fonctions régaliennes de l'Etat que la préparation de l'avenir, essayé d'insuffler un esprit de responsabilité. Nous aurons d'autres occasions d'en faire la démonstration.

Monsieur Jégou, j'ai eu beau vous écouter attentivement, j'ai eu bien du mal à déceler des mots d'encouragement dans vos propos ; peut-être se cachaient-ils entre les lignes !

Je sais qu'il est de bon ton, dans la formation politique qui est la vôtre, de toujours trouver plein de défauts à la politique que nous menons, mais je rappelle que le dernier budget voté en équilibre était celui de 1981 et que, depuis, la gauche et la droite s'étant succédé : on ne saurait donc nous faire porter la responsabilité de tous ces défauts.

Permettez-moi de rappeler notamment que nous avons accompli quelques efforts pour enrayer la croissance de la dette publique.

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