Monsieur le président, monsieur le garde des sceaux, madame la ministre, mes chers collègues, je commencerai par faire une mise au point.
Monsieur Gélard, vous nous avez expliqué cet après-midi qu'il y avait une sorte de rupture entre la IIIe République et la IVe République sur les modalités d'adoption des traités et le rôle du Parlement à cet égard.
Il nous paraît important de rétablir la vérité historique, monsieur le rapporteur, et, pour ce faire, permettez-moi de vous rappeler les termes des deux premières phrases de l'article 8 de la loi constitutionnelle du 16 juillet 1875 sur les rapports des pouvoirs publics :
« Le président de la République négocie et ratifie les traités. Il en donne connaissance aux chambres aussitôt que l'intérêt et la sûreté de l'Etat le permettent.
« Les traités de paix, de commerce, les traités qui engagent les finances de l'Etat, ceux qui sont relatifs à l'état des personnes et au droit de propriété des Français à l'étranger, ne sont définitifs qu'après avoir été votés par les deux chambres. »
Il y a donc continuité, et non rupture !
Pour en revenir maintenant à l'article 3 proprement dit, je souscris sans réserve aux propos qu'a tenus Mme Catherine Tasca : cet article tend, en effet, à donner des pouvoirs accrus aux Parlements nationaux et au Parlement européen, ce qui va dans le sens que nous souhaitons.