Intervention de Catherine Tasca

Réunion du 5 novembre 2004 à 10h30
Cohésion sociale — Division et articles additionnels avant le chapitre ier du titre ier

Photo de Catherine TascaCatherine Tasca :

Nous allons voter cet amendement, car c'est pour nous l'occasion de nous opposer très clairement, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, à votre vision tout à fait unilatérale de la place de l'entreprise dans notre société.

Nous considérons qu'une entreprise est constituée, bien sûr, de ses actionnaires, bien sûr, de son encadrement, mais aussi et, j'ai envie de dire, surtout, de ses salariés. Que serait un pays de chômeurs ? Que serait, dans notre paysage économique et social, une entreprise qui ne tiendrait pas compte de l'avis de ses propres travailleurs ?

Et, puisqu'il semble qu'il faille toucher au portefeuille pour être entendu par les gestionnaires des entreprises, cet amendement nous paraît tout à fait justifié.

Nous ne partageons en rien votre vision, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur. A plusieurs reprises, vous avez employé le mot « déraisonnable » pour qualifier les amendements qui nous étaient présentés. Croyez-vous qu'il y ait de la raison dans les gestions parfois totalement aventureuses de certaines directions d'entreprise ? Croyez-vous qu'il y ait de la raison à jeter sur le pavé un nombre considérable de travailleurs en misant sur une hausse des cours de la Bourse ? Qu'est-ce qui vous autorise à penser que les salariés d'une entreprise, dûment consultés, dûment associés à la réflexion sur la stratégie de l'entreprise, feraient preuve de moins de raison que les actionnaires et autres capitalistes ?

Pour toutes ces raisons, nous considérons que cet amendement et ceux qui le suivent, parce qu'ils marquent très clairement notre divergence fondamentale, doivent être adoptés par la Haute Assemblée.

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