En tant que sénateur de la Lozère, je me félicite du travail accompli par le Gouvernement. Je me rappelle avoir salué les premiers pas de Nicolas Forissier dans cet hémicycle, qui a oeuvré avec Hervé Gaymard, Dominique Bussereau, et les autres ministres concernés.
Je suis également heureux du travail effectué par nos rapporteurs MM. Emorine et Poniatowski. Si, de temps en temps, nous les avons quelque peu « titillés », ils se sont néanmoins battus avec beaucoup d'énergie, beaucoup d'intelligence et une grande efficacité. Le Sénat a ainsi pu apporter une contribution forte à ce projet de loi. Ceux qui l'ont qualifié de « fourre-tout » n'ont rien compris à l'aménagement du territoire.
Vous l'avez dit, monsieur le secrétaire d'Etat : une « boîte à outils » contient plusieurs outils. Il faut cesser de considérer que l'aménagement du territoire peut être le fruit d'une seule décision : il résulte de multiples actions, qui sont certes de dimension différente, mais qui toutes convergent pour faire vivre les territoires, en particulier les territoires ruraux et ceux qui sont les plus fragiles, en zone de montagne.
D'aucuns m'ont reproché de faire du « saupoudrage » parce que je m'intéressais aux petites communes rurales. Ceux-là ne comprennent rien ! Voyez les tableaux de Seurat : certains ne voient que les points et ne saisissent pas le sens du tableau. L'aménagement du territoire, c'est aussi le résultat de multiples points.
Il est vrai, monsieur le secrétaire d'Etat, que nous avons parfois abordé des sujets qui nous sont apparus comme des éléments essentiels à la cohérence de la politique en faveur de ces territoires. Le débat sur ce texte a eu le mérite, d'une part, de nous permettre de trouver des solutions équilibrées sur des sujets brûlants et ô combien ! complexes, d'autre part, de faire émerger une priorité nationale forte visant à permettre la vie des territoires, notamment à faire reconnaître les ZRR et la politique de la montagne.
Un sujet était particulièrement difficile. Grâce à l'intelligence et à la volonté du Gouvernement, grâce au travail de notre assemblée, en particulier celui des membres du groupe d'études de la vigne et du vin, présidé par Gérard César, grâce au dialogue engagé avec ceux qui étaient chargés de ces dossiers à l'Assemblée nationale, nous avons abouti à un texte nous permettant enfin de sortir d'un dilemme : certains apparaissaient comme les défenseurs de la santé et les partisans de la lutte contre l'alcoolisme ; d'autres étaient considérés comme les défenseurs du lobby viticole. Ce n'est pas du tout le cas ! Il s'agissait de se battre efficacement contre ce drame qu'est l'alcoolisme, sans pour autant montrer du doigt des acteurs économiques qui apportent une contribution forte à la culture et au paysage de notre pays.