Intervention de Henri Cuq

Réunion du 20 juin 2006 à 16h15
Éloge funèbre d'andré labarrère sénateur des pyrénées-atlantiques

Henri Cuq, ministre délégué aux relations avec le Parlement :

Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, au nom du Gouvernement, je tiens à m'associer à l'hommage qui est aujourd'hui rendu à André Labarrère.

Avec André Labarrère, disparaît une grande figure de la vie politique française, un homme qui, en trente-cinq années passées au service de l'État et de ses concitoyens, a exercé de très nombreux mandats dans un esprit d'ouverture en tous points remarquable.

André Labarrère était à proprement parler un personnage hors norme. La longévité de sa carrière politique témoigne de sa grande capacité à anticiper les évolutions de notre société.

Élu pour la première fois député des Pyrénées-Atlantiques en 1967, battu en 1968, il est de nouveau élu en 1973 et sera réélu sans discontinuer jusqu'en 2001, année où il entre au Sénat.

André Labarrère est, en outre, maire de Pau de 1971 jusqu'à sa mort. Sa ville était sa passion, son terroir, ses racines. Féru de nouvelles technologies, il a fait de Pau l'une des premières villes de France dotées d'une infrastructure publique de fibre optique et de l'Internet à très haut débit. Il était en parfaite osmose avec sa ville et avec les Palois, qui lui ont renouvelé sans cesse leur confiance.

Successivement député, puis maire, André Labarrère est également président du conseil régional d'Aquitaine de 1979 à 1981. Il était de ceux qui savent durer en politique, un monde dont il connaissait l'âpreté, lui qui aimait à dire que, s'il est un domaine où la tendresse ne tient pas royaume, c'est bien la politique. Pourtant, il a su s'y faire des amis de tous bords, preuve s'il en est qu'il avait le sens inné du contact et aimait aller vers les autres.

De ce parcours hors des sentiers battus nous retiendrons évidemment les fonctions de ministre qu'il a exercées de 1981 à 1986.

Proche de François Mitterrand, André Labarrère a été le premier socialiste à occuper les délicates fonctions de ministre chargé des relations avec le Parlement, pendant une législature complète, sous l'autorité de deux Premiers ministres successifs, Pierre Mauroy et Laurent Fabius.

Parmi bien d'autres qualités, André Labarrère possédait celles d'un fin négociateur ; avec fermeté et humour, il savait conduire l'ordre du jour de la toute nouvelle majorité.

En 2001, il est élu sénateur, une fonction qui correspondait parfaitement au grand connaisseur des collectivités locales qu'il était.

André Labarrère a conservé jusqu'à la fin de sa vie une authentique jeunesse d'esprit. Homme de grande culture, passionné d'histoire, il aimait également à tenir à jour son blog, lui qui, né en 1928, n'avait découvert que sur le tard la magie des nouvelles technologies.

C'est donc l'image d'un homme moderne, en phase avec son temps, que nous conserverons, celle aussi d'un homme qui s'est battu jusqu'au bout contre la maladie, pour mener à bien son engagement politique. André Labarrère n'était pas de ceux qui abandonnent ; il était de ceux qui luttent, qualité inestimable.

À sa famille, à ses proches, à ses collaborateurs, aux collègues de son groupe, j'exprime, au nom du Gouvernement, notre profonde tristesse et notre solidarité dans l'épreuve qu'ils traversent.

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