Certes, on peut toujours rêver.
S'agissant plus spécifiquement des établissements pénitentiaires du Haut-Rhin, madame Troendle, l'ensemble des élus, je vous l'assure, seront étroitement associés à l'étude des solutions envisagées.
Il va de soi que les établissements qui ouvriront à partir de 2008 seront dotés des personnels nécessaires à leur fonctionnement. En 2006, l'École nationale d'administration pénitentiaire, l'ENAP, accueillera 2 300 élèves, dont 1 700 surveillants et 300 travailleurs sociaux.
C'est pourquoi, mesdames, messieurs les sénateurs, je vous demande cette année d'adopter 932 millions d'euros d'autorisations d'engagement, destinés à la construction de dix établissements pénitentiaires pour majeurs et de sept pour mineurs. Je ne reviens pas sur ce que j'expliquais tout à l'heure à l'attention de Mme Borvo Cohen-Seat : ces établissements ont un objectif éducatif et sont construits autour de la salle de classe.
Pour les établissements pénitentiaires neufs, le recours à la gestion mixte a été privilégié. Cette orientation se justifie par le bilan satisfaisant de cette forme de gestion, le coût par journée de détention étant globalement équivalent à celui des établissements en gestion publique. Les fonctions déléguées concernent, je le rappelle, la restauration, l'hôtellerie, le nettoyage, le transport, la formation professionnelle, ainsi que - ce n'est pas rien ! - le travail des détenus.
Je signale également que, pour les années 2002, 2003 et 2004, les objectifs fixés aux délégataires ont été atteints sans difficulté notable.
Cette politique assumée de construction ne nous a pas pour autant conduits à renoncer à l'entretien des prisons en gestion publique. Nous veillons, monsieur Goujon, à ce que les conditions de détention dans les établissements en gestion publique ne soient pas moins favorables que dans les établissements en gestion déléguée. Des efforts substantiels ont été faits pour réhabiliter le parc ancien.
Entre 1999 et 2002, les crédits consacrés à la rénovation des établissements pénitentiaires étaient de 170 millions d'euros. Entre 2003 et 2006, donc sous l'actuelle législature, l'effort pour réhabiliter les prisons - et je m'adresse particulièrement aux sénateurs siégeant sur les travées de gauche de cet hémicycle - a été porté à 369 millions d'euros, soit une augmentation de 117 %. Nous n'avons donc pas oublié, monsieur Yung, l'entretien des établissements en gestion publique.