Intervention de Gisèle Gautier

Réunion du 29 mars 2005 à 16h00
Prévention et répression des violences au sein du couple — Discussion des conclusions modifiées du rapport d'une commission

Photo de Gisèle GautierGisèle Gautier :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, mercredi dernier, la délégation aux droits des femmes présentait son rapport d'information à la presse. Grâce, en particulier, au talent du rapporteur - nous l'avons constaté encore à l'instant ! -, l'atmosphère de cet échange de vues était grave, mais néanmoins sereine.

Puis, pour dénoncer l'intolérable, j'ai spontanément cité un fait divers tout récent que j'avais relevé dans la presse.

Une mère de quatre enfants circule dans les Deux-Sèvres à bord d'un fourgon lancé à quatre-vingts kilomètres par heure. La passagère saute du véhicule en marche et trouve la mort. Elle a trente-cinq ans et est enceinte de six mois. Un peu plus tard, son compagnon reconnaît s'être violemment disputé avec sa compagne et lui avoir donné deux gifles. Elle n'avait pas, hélas ! trouvé d'autre issue que de se jeter hors du champ de sa violence. Elle y a perdu la vie et celle de l'enfant qu'elle attendait.

Mes chers collègues, la souffrance des victimes est souvent muette. Nous, élus de la nation, devons briser cette loi du silence. En rendant hommage à l'abnégation des associations de victimes, véritables interfaces avec les pouvoirs publics, et en adressant ainsi un signe à toutes les femmes qui s'efforcent de ne rien laisser paraître de ce qu'elles endurent, le Parlement s'honore à aborder la question des violences conjugales, ou plus exactement des violences au sein des couples.

En effet, c'est la première fois en France qu'une assemblée traite de ce sujet en tant que tel et non pas au détour d'un texte sur le divorce ou d'une modification du code pénal.

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