Intervention de Gisèle Gautier

Réunion du 29 mars 2005 à 16h00
Prévention et répression des violences au sein du couple — Discussion des conclusions modifiées du rapport d'une commission

Photo de Gisèle GautierGisèle Gautier :

Sans vouloir céder à la mode du « psychothérapeutique à tout crin », je crois que des élus qui, par la parole et, ensuite, par des actes, brisent solennellement le tabou des violences dans nos familles font un pas très important pour rapprocher nos institutions des Françaises et des Français qui souffrent le plus.

Le temps qui m'est imparti étant limité, j'insisterai sur trois idées concrètes.

Premier point : la violence est un tout.

Il y a notamment un lien entre les violences dans les couples et les violences dans le monde du travail, qui sont peu évoquées, mais qui existent. Les mécanismes sont bien souvent similaires, et il n'est pas illogique de comparer les données juridiques applicables.

A ce sujet, je citerai un exemple révélateur. Nous le savons, le harcèlement sexuel est désormais puni par le code du travail ; il faut néanmoins bien garder à l'esprit ce que l'on nous dit et répète : en pratique, une femme violée sur son lieu de travail aura plus de chances de se faire entendre si elle évoque un simple harcèlement sexuel, voire moral. Mais encore faut-il qu'elle ose en parler - nous avons entendu des témoignages poignants à ce sujet ; elle risque tout simplement de briser sa carrière et d'être caricaturée par son entourage professionnel masculin. Malheureusement, c'est la triste réalité quotidienne. Dans certains cas, l'engrenage des différentes procédures peut même conduire une victime sur le banc des accusés, l'agresseur se prétendant « calomnié ».

Cela doit nous inciter à considérer les outils juridiques sous un angle pratique en essayant de rapprocher le plus possible le droit et l'équité.

Au risque de vous déplaire, monsieur le rapporteur, je crois utile de mettre l'accent sur le pouvoir destructeur des violences psychologiques répétées au sein du couple.

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