Je ne comprends pas bien l'argumentation du Gouvernement et du rapporteur. Ils conviennent que nous sommes bien dans le domaine législatif, mais Mme la ministre nous répond en évoquant le respect et l'égalité. Or, je vous rappelle que nous parlons de violences.
Je voudrais vous faire part de mon témoignage. J'ai été invitée la semaine dernière par la directrice d'une école de Meaux afin d'aborder, au sein d'une classe du primaire, le problème de la violence scolaire. Je me suis rendue compte que, dès lors que l'on parle de violence scolaire et de violence hors école, il est très important d'expliquer à ces enfants qu'il n'est pas normal qu'un homme tape sur sa femme au sein de son foyer.
Les ministres de l'éducation nationale qui se sont succédé, quelle que soit leur tendance politique, ne peuvent être indifférents à ce que nous proposons dans cet amendement : le prédécesseur de M. Fillon a lui-même, en son temps, relancé le plan de lutte contre les violences scolaires.
Comment penser qu'un enfant, dès lors que la violence de la société et du foyer est transcrite dans l'éducation nationale, ne réfléchisse pas sur la violence à l'école ? Toutefois, cela ne relève pas du collège, mais commence beaucoup plus tôt.
L'argumentation que vous défendez, madame la ministre, n'est valable ni sur le plan formel, puisqu'on est bien dans le domaine législatif, ni sur le plan des réponses.
Nous ne doutons évidemment pas de votre volonté de lutter contre la violence, y compris par le biais éducatif, par la mixité ou par les exemples de non-violence ; nous ne vous faisons pas ce procès. Mais il est important, dans un texte qui parle des violences au foyer, qu'on légifère sur ce sujet, y comprit dans le domaine de l'information et de la formation des jeunes enfants.