Monsieur le président, monsieur le président de la commission des finances, monsieur le rapporteur général, mesdames, messieurs les sénateurs, la crise financière internationale que nous avons vécue, que nous vivons encore actuellement, est à bien des égards une crise des excès.
Elle résulte tout d’abord d’un excès de spéculation, qui a conduit à l’apparition d’une bulle immobilière aux États-Unis et dans un certain nombre d’États européens, y compris dans des pays proches comme l’Irlande ou l’Espagne.
Elle résulte aussi d’un excès de crédit, en particulier aux Etats-Unis, où un système de distribution des prêts sans garde-fous a jeté tout un peuple dans une crise immobilière sans précédent.
Elle résulte également d’un excès de complexité, la profession financière ayant perdu la maîtrise des outils qu’elle avait elle-même créés.
Je n’aurai garde de passer sous silence l’excès de cupidité, se traduisant par des politiques de rémunération qui incitaient par trop à saisir immédiatement des bonus faciles pour laisser généralement à d’autres le soin de gérer plus tard des risques incommensurables.
Plus récemment, la crise a été encore aggravée par un dernier excès, celui qui a saisi les marchés depuis la défaillance de la banque Lehman Brothers, le 15 septembre dernier : excès d’irrationalité et de panique chez les investisseurs et les boursiers. C’est ainsi que des entreprises industrielles peuvent aujourd’hui valoir moins que l’immeuble dans lequel elles sont logées depuis toujours !