Intervention de Nicole Bricq

Réunion du 15 octobre 2008 à 15h00
Loi de finances rectificative pour le financement de l'économie — Adoption définitive d'un projet de loi

Photo de Nicole BricqNicole Bricq :

Vous êtes-vous demandé pourquoi un produit de cette nature avait été créé ? Je vais vous donner une explication, qui doit nous conduire tous à nous poser quelques questions.

En vingt ans, le rapport entre la rémunération du capital et celle du travail n’a fait qu’évoluer au profit du premier et au détriment du second. Dans le même temps, par idéologie, on a fait croire à des pauvres gens qu’en s’endettant, ils s’enrichissaient et participaient à la croissance, et malheureusement ils l’ont cru !

Comment peut-on pallier de tels déséquilibres sans s’interroger sur la logique même du système et sur ce fameux rapport capital-travail ?

Aux États-Unis, la croissance, qui, comme vous le savez, a été réelle pendant quinze ans, a profité à 1 % des Américains, c’est-à-dire aux détenteurs des plus hauts revenus.

Il s’agit donc bien d’une crise du système et non de ses excès. On ne moralise pas le capitalisme. Vous savez très bien que, selon la formule du général de Gaulle, le capitalisme n’est ni moral, ni immoral, il est amoral.

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