Intervention de Bernard Vera

Réunion du 15 octobre 2008 à 15h00
Loi de finances rectificative pour le financement de l'économie — Adoption définitive d'un projet de loi

Photo de Bernard VeraBernard Vera :

Cette étonnante proposition, ce coup d’éponge sur la délinquance financière de haut vol, prétendument destiné à cimenter l’unité nationale, a profondément choqué, comme choque d’ailleurs le présent texte. N’oublions pas que ce dernier est un collectif budgétaire et que le valider revient aussi, de fait, à valider la traduction des choix budgétaires du Gouvernement depuis 2007 – paquet fiscal de la loi TEPA, bouclier fiscal, par exemple – et à valider l’option d’austérité qui la sous-tend.

Ainsi, l’article 2, notamment, vise à consacrer l’aggravation du déficit des comptes publics. Le déficit de l’État approche les 50 milliards d’euros. À ces 50 milliards d’euros de déficit de l’État s’ajoutent plus de 10 milliards d’euros de déficit de la sécurité sociale et plus ou moins 50 milliards d’euros de déficit de notre commerce extérieur : beau bilan, au bout d’un an et demi, à mettre à l’actif d’un Gouvernement grâce auquel, en effet, « tout devient possible »… surtout le pire !

Les sommes en question sont très importantes, mais finalement, ne faudrait-il pas les relativiser ?

En effet, quand on est prêt à mettre 360 milliards d’euros, levés sur les marchés financiers, là où se développe le cancer de la spéculation, pour sauver la cause perdue de l’impéritie bancaire, tout devient très vite relatif.

L’aggravation de la situation économique n’est pas seulement liée au yoyo du CAC 40, et cela fait déjà longtemps que l’économie boursière s’est éloignée de l’économie réelle, cette économie boursière où les indices se nourrissent de rumeurs, de bruits de couloir et de spéculations diverses, où les valeurs progressent à la faveur des plans de licenciement et de l’attente de dividendes sans cesse accrus. Elle est d’abord et avant tout une réalité, traduite en termes de récession économique, en chute de l’emploi salarié, en ralentissement des investissements.

Où sont passés les communiqués victorieux sur la croissance dont nous avons été abreuvés en début d’année ? Où sont passés les discours fustigeant le pessimisme des conjoncturistes de l’INSEE ?

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