Avant même d’avoir été adopté, le plan de relance ou de sauvetage du secteur financier serait-il déjà bousculé par la réalité ? Telle est l’impression qui ressort de l’examen de la situation boursière.
Lundi dernier, à la suite de la réunion du G7, le CAC 40 avait connu une envolée spectaculaire de plus de onze points. Il restait péniblement au-dessus des 3 500 points, bien loin des 6 000 points d’une époque qui n’est pas si ancienne que cela ! Hier mardi, il progressait de manière plus limitée, gagnant 2, 75 points et finissant, en clôture, à 3 628 points. Aujourd’hui, l’entretien accordé par le Premier Ministre sur la détérioration de la situation économique, cumulée à la découverte d’une crise plus profonde encore que prévu aux États-Unis, a conduit à une subite crise de confiance des marchés.
Contrairement à certains propos entendus cet après-midi au cours de la discussion générale, la confiance n’est malheureusement pas encore au rendez-vous, même avec l’annonce de ce plan de sauvetage, bien au contraire !
Alors même que le Gouvernement nous indiquait que la situation s’améliorait, le CAC 40 plongeait nettement, baissant en effet de plus de 7, 5 points à la clôture. L’indice vedette de notre Bourse est de nouveau sous les 3 400 points !
La baisse des indices boursiers semble d’ailleurs aussi concertée que les plans de sauvetage des pays du G7. Le Dax de Francfort a perdu 7 points, tout comme le Footsie de la Bourse de Londres ! C’est clair, la récession économique s’étend et elle est au cœur de ce nouveau dérapage...
Sur la question de la capitalisation des banques, comment ne pas pointer le fait que nous ne connaissons pas vraiment les besoins des banques de notre pays, comme des autres banques européennes ?
Le département des études de la banque américaine Merrill Lynch vient d’estimer que l’insuffisance de fonds propres des établissements de crédit européens se situerait entre 132 milliards d’euros et 292 milliards d’euros. Cette somme est particulièrement concentrée sur les établissements français, les plus exposés de nos établissements étant le Crédit agricole, la Société générale et le groupe BNP Paribas.
Même s’il convient de ne pas prêter toute confiance à de telles affirmations, il est plus que temps de préciser les dispositions de l’article 6, qui, à l’évidence, ne sont pas suffisamment claires.