Intervention de François Fillon

Réunion du 22 septembre 2008 à 17h00
Prolongation de l'intervention des forces armées en afghanistan — Débat et vote sur une demande d'autorisation du gouvernement

François Fillon, Premier ministre :

Cette maîtrise des opérations exige aussi une complémentarité entre les forces de la FIAS et celles de l’opération « Liberté immuable ». Ces deux forces distinctes sont légitimes parce qu’elles ne font pas le même travail. Mais il faut s’assurer que l’action des uns ne contredit pas celle des autres.

Le commandant actuel de la FIAS vient de se voir également confier le commandement des troupes américaines de l’opération « Liberté immuable ». Il faut que cette « double casquette » soit mise à profit pour renforcer la complémentarité des objectifs et des missions des deux forces.

Enfin, cette maîtrise des opérations suppose une vision géostratégique.

Nous ne pourrons pas stabiliser la situation sans agir en lien avec les pays voisins, à commencer par le Pakistan, frappé samedi de plein fouet par le terrorisme, tiraillé par ses exigences internationales et ses tensions internes.

Il est évident que les talibans profitent de la porosité de la frontière entre les deux pays. Il est hors de question de les laisser se réorganiser au Pakistan sans réagir. Mais si nous avons le droit d’agir, il faut le faire avec les Pakistanais, avec leur aval.

C’est dans cet esprit que nous incitons Islamabad – Bernard Kouchner a effectué plusieurs déplacements en ce sens – à faire davantage pour contrôler les zones tribales frontalières.

Nous allons amplifier notre relation politique et sécuritaire avec ce pays. Nous entendons le convaincre de ne pas relâcher ses efforts.

Nous devons aussi favoriser le rapprochement entre Kaboul et Islamabad. L’évolution récente de ce pays offre une fenêtre d’opportunité. C’est d'ailleurs le sujet dont le Président de la République s’entretiendra demain avec le président Zardari.

Mesdames, messieurs les sénateurs, dans quelques instants, vous vous prononcerez sur la poursuite ou non de notre engagement militaire en Afghanistan.

Certains doutent du bien-fondé de cet engagement. Pour ceux-là, le sort de cette terre étrangère ne mérite pas nos efforts, et moins encore de la souffrance.

Ceux qui suggèrent que nous nous retirions d’Afghanistan sont souvent ceux-là mêmes qui, voilà dix ans, s’indignaient de la passivité de la communauté internationale face à la barbarie des talibans, face à la destruction des statues de Bamiyan, face au sort effrayant réservé aux femmes.

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