Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, je voudrais en préambule rendre hommage à la mémoire des vingt-quatre soldats français morts en Afghanistan depuis le mois d’octobre 2001, ainsi qu’à celle des autres victimes de ce conflit, quelle que soit leur nationalité.
En demandant la vérité sur les causes de leur sacrifice ultime et en faisant en sorte que la nation soit correctement informée des risques et des périls de la mission assignée par l’autorité politique à nos soldats, nous leur rendons hommage et nous nous inclinons devant leur mémoire.
La stratégie suivie et la nature des missions des militaires français devraient être au cœur de notre débat : nos compatriotes doivent savoir pourquoi ils paient le prix du sang dans cette guerre !
Dans une lettre envoyée au Président de la République, les présidents des groupes parlementaires socialistes de l’Assemblée nationale et du Sénat ont énoncé sans ambiguïté les changements que nous souhaitons. La réponse du Président de la République conditionne nécessairement l’issue du présent débat ; or elle a été que notre diagnostic est le bon, que nos recommandations sont justes, mais qu’il va poursuivre sa politique.
Je vais néanmoins rappeler brièvement la teneur de cette missive.
Selon nous, la France doit prendre l’initiative d’un débat avec ses alliés sur cinq points majeurs.
Premièrement, nous souhaitons une meilleure répartition des responsabilités au sein de la coalition et une gouvernance politique et militaire comptable de ses réussites et responsable de ses échecs.
Deuxièmement, nous demandons la relance d’un dialogue politique entre Afghans en vue d’élargir la coalition au pouvoir autour du président Karzaï.
Troisièmement, nous sommes partisans de l’élargissement de la coalition à d’autres pays, afin, d’une part, d’éviter de donner le sentiment d’une guerre opposant le seul Occident aux rebelles afghans, et, d’autre part, de pouvoir construire le partenariat le plus large possible face au terrorisme.
Quatrièmement, nous réclamons une clarification avec le Pakistan, qui est impliqué dans la situation interne de l’Afghanistan.
Cinquièmement, nous préconisons l’établissement d’un calendrier prenant en compte les nouveaux objectifs de la coalition, assorti d’un échéancier s’agissant de notre présence en Afghanistan. Nous ne vous demandons pas de le publier à la « une » du Figaro, monsieur le Premier ministre !