Les talibans s’étaient rendu maîtres du pays à l’issue d’une sanglante guerre civile.
Ces événements sont dans toutes les mémoires. Si je les ai rappelés, c’est pour situer l’embuscade dont dix soldats français ont été les victimes héroïques, le 18 août dernier, dans son véritable contexte : celui du combat de l’Occident et de ses alliés contre le terrorisme international, qui n’a pas cessé, depuis septembre 2001, de s’étendre, en organisant des attentats meurtriers au Maroc, en Algérie, en Angleterre, en Espagne, ainsi qu’en Asie du sud-est.
Je tiens à m’incliner, au nom de l’UMP, devant le sacrifice de nos dix soldats, piégés à cinquante kilomètres à l’est de Kaboul, et à saluer leur admirable courage. Ils se sont battus toute la nuit, sous un feu meurtrier, obligeant, au petit matin, leurs adversaires à se retirer.
Je ne m’arrêterai pas sur la polémique, aussi malveillante que constamment renaissante, concernant le déroulement des combats. Certains tentent de mettre en cause l’armement de nos soldats, ou l’aide qu’ils auraient dû recevoir et n’auraient pas reçue.
Un journal canadien a ainsi fait état d’un rapport secret de l’OTAN qui authentifierait ces rumeurs. Ces accusations ont été une fois de plus catégoriquement démenties, y compris par les soldats engagés dans les combats. Quant au prétendu rapport de l’OTAN, son existence a été officiellement niée par l’organisation elle-même.
Sans doute y aura-t-il des enseignements à tirer du déroulement de l’embuscade. Cela n’aurait rien d’étonnant. Le commandement des forces françaises s’en est d’ailleurs immédiatement chargé. Nous lui faisons, en ce qui nous concerne, une totale confiance.
J’en viens, mes chers collègues, à l’enjeu que constitue pour la France et ses alliés le destin de l’Afghanistan, ainsi qu’à la stratégie qui préside à l’engagement de nos forces et à l’objectif qui leur est assigné.
L’enjeu en Afghanistan est triple : il concerne la sécurité de notre pays face au terrorisme, la stabilité de l’Asie méridionale et centrale et, enfin, l’avenir de la démocratie afghane.
Pouvons-nous laisser l’Afghanistan redevenir le sanctuaire principal du jihad international ? Telle est la question très simple qui nous est posée.