Monsieur le président, messieurs les ministres, mes chers collègues, le 18 août dernier, avec la mort de dix de nos soldats tombés dans une embuscade en Afghanistan, l’opinion publique découvrait brutalement que la France était en guerre.
Je voudrais, tout d’abord, rendre hommage à ces soldats et sous-officiers qui, au nom de notre pays, exercent une mission souvent difficile et parfois périlleuse.
Je voudrais également, au nom de mon groupe, m’associer à la douleur de leurs familles.
Mais au-delà de l’émotion, je veux aussi dire que nos concitoyens ne connaissent ni ne comprennent les raisons de notre présence dans ce pays. Reviennent à leur mémoire, sans similitude pourtant, les périodes noires des aventures algérienne et vietnamienne. C’est certainement ce qui explique que, dans un récent sondage, 62 % des Français se prononcent contre le maintien de nos troupes en Afghanistan.
En effet, pour la première fois depuis bien longtemps, des soldats français engagés comme supplétifs des Américains dans une guerre qui n’est pas la nôtre, menée, de surcroît, de façon peu cohérente, sont morts sans que la nation sache vraiment pourquoi.
À ce propos, ces jours-ci, la presse fait état du compte rendu d’un officier américain pointant un sous-équipement de nos troupes en munitions et en moyens de communication.
Ces rumeurs alimentent les suspicions sur le manque de transparence des informations qui nous sont données. Le Gouvernement doit donc, une bonne fois pour toutes, dire toute la vérité sur les conditions et les causes de la mort de nos soldats, ou démentir clairement ces informations.